Kan Mikami est un chanteur et guitariste, qui eut son heure de gloire dans les années 70 (signé chez Columbia), incarnant la contestation étudiante de cette génération, avant de disparaître de la circulation. Plus de 10 ans plus tard il réapparait dans les clubs underground de Tokyo, enregistrant plusieurs albums en solo, ou bien au côté de Keiji Haino. Il n’est pas nécessaire de comprendre le japonais pour aimer la musique de Kan Mikami : son blues est universel. On entendrait pour un peu le fantôme de Blind Willie Johnson ou de Blind Willie McTell frôler les cordes de sa guitare et de sa voix. Son jeu de guitare percussif et brutal peut évoquer un Derek Bailey qui se prendrait pour Charley Patton. L’autre aspect remarquable de l’art de Mikami est sa voix unique, entre violence, cris et mélancolie poisseuse. Mikami est également écrivain, présentateur de TV et acteur (il a joué notamment chez Oshima et Terayama).
Walking in the shadow
Michel Henritzi (guitare) / Kumiko Karino (photographies)
Photographies d’un Japon crépusculaire, prises lors d’errances solitaires de la jeune photographe Kumiko Karino entre Tokyo et le Shikoku, Okinawa et Kyoto. Résonne en contrepoint des images, la guitare de Michel Henritzi, jouée du côté de la nuit électrique entre abstract blues et folk music déconstruits à l’extrême.
