Shaka Ponk + Triggerfinger au Zénith de Lille

Et si Bercy n'était qu'une mise en bouche ?

Après un concert final mémorable, la folie Shaka Ponk allait encore davantage s'exprimer sur le DVD Geeks On Stage. Montage fou et incrustations épileptiques de Goz sur les planches, en tête. The White Pixel Ape Tour semble aujourd'hui, partir d'un constat simple : la captation du spectacle parisien envoyait méchamment. Le spectateur, devant sa télé, en prenait plein les mirettes et plongeait toujours plus dans l'univers du crew Ponk. Pourquoi ne pas alors tenter, de recréer toutes ces habiles illusions de montage, Live ?

Une idée folle : littéralement porter le singe Goz sur la scène. Lui donner une place encore plus importante, le faire participer de plus belle à cette communion. Et il faut dire que le résultat est bluffant, le petit Monkey semble vivre entre Samaha et Frah. Il leur donne la réplique, danse et amuse le public. Ces connexions étranges sont bien plus abouties que lors de la dernière tournée. Goz, qui n'est finalement qu'une image sur un simple écran, prend vie. L'illusion interpelle sur chacune de ses apparitions. Encore plus fantasque, cette tournée part dans tous les sens. L'image d'un roller coaster s'impose naturellement. Shaka Ponk vous invite à la fête foraine. Amateurs de sensations fortes, bouclez votre ceinture !

Les toujours impeccables Triggerfinger ouvrent sur la date lilloise. Le set séduit l'assemblée. Le charme insolent de Ruben fait le reste... A mille lieux de Shaka Ponk, les Belges s'imposent néanmoins devant un parterre de kids étonnamment concerné.

Nous ne sommes pas à un anachronisme près : de la musique classique fait patienter les fans avant l'explosion. En résidence sur la capitale des Flandres, le groupe peaufine son nouveau spectacle pour les grandes salles depuis quelques jours. Le Zénith a ce soir les honneurs de la première. Le Nord saura être à la hauteur. Comme d'habitude, oserons-nous.

Black Listed lance les hostilités. Goz, costard blanc saillant, fait les présentations. Samaha et Frah bouillonnent. Ce dernier, se languit déjà d'aller au contact. Le premier slam ne se fera d'ailleurs pas trop attendre. L'énergie est intacte, la folie reste communicative. Le Zénith tremble sous les embardées de la fosse. Des images marquantes d'une fureur qui s'empare peu à peu de la salle entière. Les gradins participent à cet engouement démoniaque. Shaka Ponk reste une machine de guerre que rien ne semble vouloir stopper. Leur ascension est tellement réjouissante. Difficile de ne pas succomber. Impossible de ne pas plonger dans ce spectacle haut en couleurs. Il y a tant à regarder. De nouvelles vidéos démentes font leur apparition. Des interactions jubilatoires avec Goz donnent le sourire. Mais une nouvelle fois, c'est cette débauche d'énergie qui nous souffle. Les singes cavalent partout, Cyril et Mandris se retrouvent même sur les hauteurs de la scène lors d'un brillant effet vidéo inédit. N'en jetez-plus !
Cardiaques s'abstenir, le White Pixel Ape Tour va encore plus vite et envoie des cartouches bien puissantes. Le show est mordant. Parfois épuisant. Le concert ne laisse que très peu d'instants de répit. A tort ? The Story O' my LF, déjà brillante sur l'album, devient instantanément un nouveau classique, aussi joliment habillée. Goz se mue en Beat Assailant convaincant, et dirige la fanfare qui se met en branle devant lui. Une nuée de bras levés qui bat le rythme. Beau, tout simplement.

Une jolie prise de risque à mentionner: le set ne laisse filtrer que très peu des grands classiques du collectif. Culotté de passer sous silence les anciens Let's Bang, Reset After All, How We Kill Stars ou Hell'O ! Même un Dot Coma d'illustre mémoire brille par son absence ! Oui, mais ses ingénieux jeux d'ombres sont réinventés sur Scarify !

C'est aussi cela qui fait tout le sel de ce nouveau show : une remise en question maximale. Un travail acharné permanent pour proposer autre chose. Muchas Grazias, Amigos !

MONKEY TV Lille.

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