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L’Orchestre National de Lille au Colisée de Roubaix

Mercredi 22 Février l’Orchestre National de Lille (ONL) donnait un concert gratuit pour les étudiants au Colisée de Roubaix grâce à l’association Arpège. Le Concerto pour piano n°2 en si bémol majeur op.83 et la Symphonie n°1 en ut mineur op.68 de Brahms étaient au programme. Le concertiste international Cédric Tiberghien interprétait avec l’ONL le premier morceau. 

Le soir du concert il est évident que l’événement culturel est un succès. Les places du parterre central sont presque toutes occupées. Parmi les nombreux étudiants présents se trouvent Sophie, 20 ans, en première année de biologie à Lille 1 et Virgil, 19 ans, dans la même promotion. Deux amis qui « pensaient depuis longtemps » se rendre à un concert de classique mais qui avaient jusqu’alors « toujours eu un empêchement », selon Virgil. « C’est aussi un problème d’argent », confie Sophie. Du coup, « dès qu’une occasion gratuite se présente », dit elle, « on saute dessus ». « On a vu l’annonce dans le 20 minutes », se souvient Virgil.

"J'écoute peu de musique classique"

Les étudiants ont tous deux joué d’un instrument dans des harmonies municipales. Ils sont « fans de musique », mais pas forcément de classique. C’est même la première fois que Virgil se rend à un concert de la sorte. « J’écoute un peu de classique mais pas tellement. Je me cantonne surtout à ce que l’on entend dans les films », témoigne-t-il. Sophie en écoute quant à elle surtout pour réviser car « il n’y a pas de paroles ». « Mais j’en ai aussi dans mon mp3 », continue la jeune fille. « Peut-être pas autant que du rock, mais quand il y a un morceau qui passe je ne l’enlève pas. Quand on a fait de l’harmonie on aime bien retrouver ça ».

Le concert en lui-même est majestueux. Virgil et Sophie semblent apprécier. « Une musique de film mais en vrai », s’extasie le premier lors de l’entracte. « Tu n’as qu’à fermer les yeux et tu le vois », ajoute la seconde. « Ce qui est surtout impressionnant, c’est la qualité du son », analyse Virgil. « C’est mon premier concert acoustique ». Dans les musiques actuelles « le niveau sonore est parfois tellement élevé que tu n’apprécies plus la performance des musiciens », constate-t-il.

"Un public qui a un peu moins d'a priori"

De son côté Cédric Tiberghien semble heureux de jouer devant des étudiants. « C’est extrêmement sympa d’avoir contact avec des jeunes. C’est un public qui a un peu moins d’a priori. Par ailleurs je désire apporter le classique au maximum de personnes et les jeunes n’ont pas trop l’habitude d’aller aux concerts classiques », déclarait-il quelques heures avant sa prestation. « Ce soir c’est un concert avec une musique abordable. Brahms a beaucoup influencé les compositeurs de musiques de films. C’est spectaculaire, il y a du souffle, de la puissance et de la poésie ».

Une fois sa prestation terminée, le pianiste accepte de partager son ressenti avant de s’envoler pour Boston aux Etats-Unis :

« C’est toujours difficile d’avoir un regard sur ce qu’on fait. Je me suis bien senti jusqu’au bout, il y avait une bonne écoute. C’était la cinquième fois qu’on jouait la pièce avec l’orchestre on commençait donc à maîtriser certains passages qui avant étaient assez tendus. On n’a eu qu’une seule répétition avant la première, c’est très court pour tout le monde mais on n’a pas le choix. Techniquement cette pièce est complexe. Pour le pianiste le tout est de savoir comment tenir l’énergie. Il faut arriver à exprimer la puissance et la grandeur, le sentiment d’un grand paysage. Quand on a la tête dans le guidon ce n’est pas évident de penser à tous les détails. Pour digérer ce genre de morceau il faut s’y prendre bien à l’avance. Il faut aussi arriver à déterminer qui du chef d’orchestre ou du pianiste doit décider. Il faut faire des concessions, mettre en commun des idées, c’est ce qui est passionnant. Levi [qui a dirigé l’orchestre ndlr] est très naturel, il m’a donné quelques conseils ».

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