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Nouvelle Vague, An Pierlé & White Velvet & Amélie au Théatre Sebastopol

En ce deuxième jour des Paradis Artificiels, les portes du théâtre Sébastopol s’ouvrent pour une soirée consacrée aux voix féminines. Ce soir, les filles sont à l’heure ! Alors que le public s’installe peu à peu dans les sièges rouges du Sébasto, une alarme retentit. Amélie entre sur la scène avec son ukulélé. « Je suis très contente d’ouvrir cette soirée de chanteuses filles » lance-t-elle au public lillois qu’elle connaît bien puisqu’elle est originaire de cette ville. C’est donc au rythme de son ukulélé qu’Amélie emmène tout doucement les spectateurs dans son univers. Avec ce petit instrument ou avec sa guitare, elle dévoile timidement des morceaux de ses deux précédents albums dont « Dina Dinah » sorti en 2009. Comme Amélie se trouve loin du public, elle tente une approche en enjambant les enceintes, mais retourne rapidement devant le micro. Elle révèle alors quelques uns de ses secrets comme à la Cave aux Poètes le mois dernier. Cette rêveuse croit entre autres que nos oublis se stockent dans des petits canaux et montent vers l’espace où se trouvent une bibliothèque des pensées. Et si Amélie avoue qu’ « après avoir déjà sorti deux disques Folk », elle en a « marre des chevaux, des chemises à carreaux […], le prochain disque sera donc plus soul. Cet EP sortira en septembre. » Une révélation surprenante qu’on a hâte de découvrir. Mais c’est bien de la musique Folk qu’elle fait écouter ce soir, et c’est pourquoi elle termine « avec un morceau sur les chevaux ». Cette remarque amuse le public qui apprend qu’il est possible de télécharger trois titres gratuitement (Big Wolf, Lost Seasons, Winter In Your Head) sur son site officiel. Il y a 8 ans, Amélie avait déjà vu en concert le ballon qui remplace le tabouret du piano à ses côtés… C’est celui d’An Pierlé.

Dans l’obscurité de la scène s’élève sa voix. Puis la lumière éclaire la chanteuse belge assise sur son ballon. Dès les premiers morceaux, elle se balance tout doucement sur ce drôle de siège. Son piano est tourné vers ses trois White Velvet : Koen Gisen à la guitare, Klaas Delvaux à la basse et Peter De Bosschere à la batterie. La complicité des quatre paraît évidente et leur plaisir de jouer ensemble ce soir commence à faire vibrer les fauteuils du théâtre Sébastopol. An Pierlé confirme qu’ils sont heureux avec le morceau suivant « Good Year ». « C’était vraiment une bonne année pour nous car nous avons fait un bébé qui est en train d’essayer de dormir en ce moment mais ça ne va pas être facile » révèle-t-elle en esquissant un petit sourire. Pourtant sur « How Does It Feel », l’idée que ce soit possible nous traverse l’esprit tant la voix d’An nous subjugue. Mais cette pensée disparaît quand An se laisse transporter par l’interprétation d’une chanson sur « le désir et la passion sexuelle ». Et quand elle s’empare de l’accordéon dans le morceau suivant, elle continue à tout donner au point d’avoir à la fin « une grosse grenouille dans la gorge ». Certains spectateurs lui font comprendre qu’en France, la grenouille est plutôt un chat. An apprend aussi ce soir qu’on ne dit pas au public qu’il va servir de « lapins d’essayage » pour une nouvelle chanson, mais plutôt de cobaye. La salle se prête au jeu, sourit aux expressions différentes et réagit à la musique en tapant des mains. Révélée en France notamment pour sa reprise de « Il est 5 heures, Paris s’éveille » de Jacques Dutronc et connue pour ses reprises, An Pierlé clôt le concert de ce soir avec une reprise très efficace et très entraînante de « C’est comme ça » des Rita Mitsouko. La chanson apparaît par la suite comme une bonne transition pour passer au groupe suivant : Nouvelle Vague.

Nouvelle Vague comme l’indique tout simplement son nom est une référence évidente au genre New Wave et même Bossa Nova qui peut se traduire par nouvelle vague en portugais. Ce groupe ou plutôt ce projet musical a été imaginé par Marc Collin et Olivier Libaux. Les deux producteurs revisitent à leur sauce des chansons New Wave et font appel à de jeunes artistes pour les interpréter sur scène. Ont déjà participé au projet Nouvelle Vague : Camille, Mélanie Pain, Phobe Killdeer… C’est à cette dernière que Nadeah Miranda, jeune chanteuse australienne a succédé. Alors que cette grande et belle blonde commence à chanter "So Lonely" de Police sur la scène du théâtre, une autre jeune femme se rapproche en dansant. Et là, les yeux de beaucoup de spectateurs sont restés fixés sur la robe bleue et très, très courte de cette jolie brune élancée qui n’est autre que Helena Noguerra. Verra-t-on, ne verra-t-on pas sa culotte ? telle est la question de ce début de concert. Hop, c’est bon, les premiers rangs l’ont vue, l’attention peut se focaliser très vite sur la musique. Le duo explosif reprend à la sauce Nouvelle Vague « Master and Servant » de Depeche Mode en featuring avec Martin Gore sur le nouvel album « 3 » de N.V. Le tandem blonde/brune enchaîne les morceaux et au moment où Nadeah enlève ses chaussures, on comprend qu’elle a décidé de faire comme à la maison ce soir. La bête de scène qui sommeille en elle ne va pas tarder à se réveiller… Elle s’empare d’un tambourin, le remue, s’en sert de couronne. Elle se rapproche des premiers rangs pour parler au public et poursuit avec « Road To Nowhere » de Talking Heads et « Human Fly »des Cramps. Nadeah incite le public à faire la mouche sur cette chanson. « Too Drunk To Fuck » des Dead Kennedys la pousse même à grimper sur les fauteuils pour traverser les rangées de spectateurs qui se sont finalement levés. Elle s’accroche aux épaules sur son passage. Les deux belles enflamment le Sébasto. Mais Nouvelle Vague aime les contrastes comme le souligne Helena donc « God Save The Queen » des Sex Pistols fait un peu retomber la folie qui s’est installée dans la salle. Ce set s’annonce imprévisible, on s’attend à tout, ce qui donne un côté assez excitant qui n’est pas pour nous déplaire. Et on n'a jamais l'impression qu'elles en font trop ou qu'elles allument les spectateurs plutôt que d'enflammer le public avec leur musique. Helena laisse sa place pour quelques morceaux à une nouvelle chanteuse : Mareva Galanter. Avec Nadeah, elle reprend « Just Can’t Get Enough » de Depeche Mode ou encore « Dance With Me » de Billy Idol. Le courant passe entre les deux chanteuses mais notre préférence s’arrête sur le duo Nadeah/Helena. Mareva quitte la scène, Helena revient. « Friday Night, Saturday Morning » des Specials rebooste la salle. Le rythme s’accélère au fil de la chanson. Helena répète de plus en plus vite tel un robot les mêmes paroles. « This Is Not A Love Song » de P.I.L. est repris en chœur par le public. Un beau final mais les spectateurs ne veulent pas en rester là. Helena revient chanter « In A Manner Of Speaking » de Tuxedomoon aux côtés d’Olivier Libaux. Nadeah est revenue un peu plus tard discuter avec les dernières personnes qui échangeaient leurs impressions et qui étaient bien au courant de son prochain passage à Lille en 1ère partie de Charlie Winston le 1er juin au Zénith. Pour ceux qui veulent voir l’autre phénomène : Helena Noguerra est à l’affiche de l’Arnacoeur.

Le même soir, Oceana et L’Oncle Soul se produisaient au Grand Mix alors qu’Eiffel, Da Silva et Automatiq montaient sur la scène du Splendid dans le cadre des Paradis Artificiels également. 

An Pierlé & White Velvet - Clip de Jupiter


 

Nouvelle Vague - Dance With Me

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