Zone Urbaine Ludique à la Maison Folie Moulins – Un espace de jeux autour du thème de la ville

Le vendredi 16 mai 2014, l’équipe de Lille La Nuit a pénétré en exclusivité dans les murs de la Maison Folie Moulins pour l’ouverture d’une « exposition » spéciale qui durera jusqu’au vendredi 6 juillet prochain : « Zone Urbaine Ludique ».

Dans les bâtiments d’une ancienne brasserie réinvestis dans le cadre du projet « Lille 2004 » et devenus la Maison Folie Moulins, une exposition particulière prend place. Quelques collectifs du quartier se sont réunis dans le cadre de divers projets participatifs pour vous proposer de découvrir un lieu de « créations interactives plastiques et numériques ». Pas de simples tableaux alignés sur un mur ou de sculptures aux formes mystérieuses ici, mais un espace ludique imaginé par des artistes et résidents de tout âge du quartier autour du thème de « la ville ».

Arrivés dans la cour de la Maison Folie, nous faisons face à un mur extérieur recouvert d’œuvres du Cagibi, une association indépendante, dont le siège est « au coin de la rue » (8 rue de Wazemmes) et qui fait de la sérigraphie à l’ancienne. Comme nous l’explique Marc Byczinski, responsable de la communication de l’exposition : « Pour eux, la ville est un lieu d’expression » et ils ont voulu le montrer de cette façon.

Ce ne sont pas les seules créations du collectif d’artistes que l’on peut voir : en entrant dans La Brasserie, la grande salle située à droite de la cour extérieure, on découvre une quantité d’affiches accrochées sur les murs dans un « désordre organisé », puis d’autres qui traversent la pièce, pendues à une corde avec des épingles à linge. Dans la tradition de l’affichage urbain d’Inde et d’Amérique du Sud, les créations du collectif actuellement composé d’une dizaine d’artistes offrent un panel des créations qu’ils ont réalisées.

Créée en 2009 par le Collectif de la Girafe, l’association du Cagibi, animée par une équipe d’artistes indépendants bénévoles, réunit des passionnées qui travaillent de façon artisanale. Sur une base de petits projets, ils proposent de faire des affiches, et t-shirts ou encore des livres, dont la quantité ne dépasse pas 100 exemplaires. Accrochés ici au mur par des fils de façon à pouvoir les manipuler, certains de leurs ouvrages sont exposés. Faisant véritablement figure d’œuvres d’art, ils sont intrigants dans leur forme et leur contenu. Et la découverte est d’autant plus passionnante que l’un des artistes, Antoine Duthoit, nous en raconte l’histoire... Il nous explique que la plupart des livres qui sont exposés et ce qui compose la majorité du travail du Cagibi sont des livres d’art graphique qui ont une dimension ludique.

Le Cagibi, qui commence à développer une certaine réputation dans la région, voyage beaucoup dans le cadre de projets artistiques. Il reçoit des artistes venus d’autres régions ou de pays étrangers en résidence pendant quelques jours pour se retrouver autour d’une création commune afin de créer des œuvres originales et uniques. Dans le cadre de cette manifestation, ils expliqueront, notamment au cours d’ateliers, en quoi consiste leur métier, qui reste mystérieux dans la plupart des esprits.

"Pour l'association du Cagibi, la ville est un lieu d’expression", Marc Byczinski

Sortant de cette pièce qui respire l’inspiration et la créativité, nous pénétrons à l’étage de l’autre partie de la Maison Folie, dans le Grand Germoir, qui ouvre sur une pièce rassemblant les œuvres d’un des deux projets principaux de cette « Zone Ludique ». Des élèves de 5ème /4ème du collège Anatole France ont été sollicités pour un projet participatif intitulé « réinventer la ville ». Réunissant plusieurs disciplines (SVT, français et arts plastiques), ce projet a été réalisé autour du thème de « l’urbanisme utopique et réinventé ». Fait sur 2 années scolaires avec le collectif Qubo Gas actuellement en résidence à La Malterie, il a été développé sur 2 axes, dont des aspects sont visibles. Au cours de la première année, les élèves devaient traiter du thème « jardins utopiques ». Après quelques sorties dans les jardins de la métropole, ils ont notamment réalisé des maquettes avec l’aide de leur professeur de dessin. La deuxième année, ils ont eu pour consigne d’imaginer des créations autour du thème de la ville, plus précisément « la ville et son architecture », en faisant des collages à partir de magazines datant d’avant les années 60. Déambuler dans une pièce pleine de couleurs, de matériaux variés et d’idées nouvelles, voilà ce qui attend les visiteurs, mais pas seulement.

Des jeux vidéo sont à disposition. Il est offert aux amateurs de jouer à des jeux vidéo divers. Proposant plusieurs espaces de jeux, les organisateurs de l’événement ont collaboré avec Ordi Retro pour que les visiteurs se retrouvent dans un « état de liberté », qu’ils viennent simplement s’amuser autour d’animations, dans une ambiance conviviale, comme l’explique Marc Byczinski.

L’exposition a pensé aux joueurs invétérés, et aussi aux gens du quartier. Un jeu, Level Moulins, créé par le JVC Architecture dans le cadre d’une exposition d’il y a 8 ans, propose de déambuler dans le quartier tel qu’il était dans les années 2000. Cela permettra aux riverains d’en noter tous les changements, notamment concernant les bâtiments qui étaient abandonnés autour de la Maison Folie et qui ont été réaménagés depuis.

"Le but de l'exposition était de rester avec les gens du quartier dans ses projets et après, dans la Zone Ludique", Marc Byczinski.

Mais l’animation phare de cette zone ludique, c’est sans doute celle du projet « Casse Brique », réalisée avec la participation de l’artiste peintre multimédia Samuel Guillot. Pénétrant dans le couloir menant au Petit Germoir, on découvre 3 écrans sur lesquels sont diffusées les photos du projet réalisé au cours d’ateliers animés par l’artiste. Divisé en 3 parties, ce projet a vu naître des créations de gens du quartier. Si vous connaissez certainement tous le jeu du Casse Brique qui consiste à faire disparaître progressivement une image pour laisser place à une autre, vous serez heureux de tester la version faite par le collectif. Prenant un groupe d’enfants, d’adolescents et d’adultes séparément, Samuel Guillot leur a demandé de choisir un bâtiment abandonné du quartier et d’imaginer ce qu’ils voudraient y voir à la place. Apercevant les premiers croquis sur les images diffusées dans le couloir, on reste sans voix devant le résultat visible sur un jeu interactif : posté devant une Kinect, vous pourrez détruire le bâtiment désaffecté et en voir apparaître un tout nouveau, réalisé à partir des photos actuelles et modifié par Samuel Guillot à l’image des croquis proposés par ces groupes. Dans ce jeu, tout peut arriver : une ancienne station-service peut devenir un luxueux restaurant indien, par exemple. Avis aux compétiteurs, si vous êtes peu fier de votre score au premier essai, vous pourrez toujours l’améliorer.

« Zone Urbaine Ludique » porte bien son nom. N’étant pas une exposition classique, cet espace permet, autour de la thématique de la ville et par le biais du jeu, de « rester avec les gens du quartier », les unissant dans des projets autour de Moulins, qui sont ensuite exposés aux yeux de tous. Une manifestation qui permettra aux lillois de découvrir Lille-Moulins sous un nouveau jour : celui du futur. Pour la fin de l’exposition, qui marque aussi la fin de la saison culturelle 2013-2014, le groupe Cap Town Effects viendra animer une soirée musicale pleine de surprises qui terminera la Fête de Fin de Saison le 6 juillet à partir de 14h.

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