The turn of the screw

Les 29 et 30 septembre derniers, le guichet du théâtre d'Arras affichait complet. Les spectateurs, majoritairement des étudiants et des lycéens, s'étaient précipités pour assister aux premières représentations du célèbre opéra de Benjamin Britten « The turn of the screw » né en 1954 à Venise. Cette nouvelle création de La Clef des Chants, association régionale de décentralisation lyrique est le fruit d'une résidence de plus d'un mois au cœur de la cité atrébate.

Pendant que la troupe peaufine les derniers préparatifs en coulisse, l'orchestre-atelier Ostinato mené par Jean-Luc Tingaud accorde une ultime fois ses instruments. On perçoit, d'ores et déjà, les sonorités de la harpe, du violoncelle ou encore de la clarinette. Le spectacle peut enfin commencer...

Pour toile de fond, un manoir reclus dans la campagne anglaise où deux orphelins, Miles et Flora attendent impatiemment la venue de leur nouvelle gouvernante qui reprendra les fonctions de leurs anciens précepteurs, Peter Quint et Miss Jessel, récemment décédés. L'un s'en est allé sur une route verglacée, l'autre a succombé à une chute d'un puits. Le rideau s'ouvre sur une scène épurée. La musique haletante met le doigt sur un suspens hitchcokien qui, on s'en doute, va monter crescendo. Les sons tombent tels des couperets. Vêtue d'une longue robe recouverte d'une gabardine, valise à la main, Ann, la gouvernante nous fait part de son empathie pour les deux enfants. Heureuse de l'accueil chaleureux que ces derniers lui ont réservé, elle déclare : « Désormais, je suis chez moi à Bly ».

Les décors, interchangeables, évoluent subtilement au fil de l'histoire par des jeux de lumière. On passe d'une forêt obscure à l'intérieur d'un salon aux lignes baroques, à une chambre d'enfant. L'eau est représentée par un faisceau de lumière bleue, un halo de fumé représente la frontière mince avec l'au-delà. Les prestations de David Curry alias Peter Quint, de Chantal Santon Jeffery qui campe le rôle de la gouvernante, des enfants : Matthieu Haering et Agathe Becquart sont remarquables.

Une série d'événements inattendus va insuffler une dimension oppressante au quotidien jusqu'alors tranquille du manoir de Bly. Miles se fait renvoyer de l'école suite à des comportements étranges, une lettre destinée au tuteur des enfants disparaît mystérieusement, les fantômes de chair au teint cireux de Peter Quint et Miss Jessel, font de brèves apparitions sur le domaine. Miles est le plus en proie à ces troubles. Autant de bizarreries qui vont semer le doute dans l'esprit de la nourrice: « Que s'est-il passé entre ces murs ? » Pour autant, Ann s'emploie à défendre farouchement la quiétude des enfants et s'évertue à rompre l'envoûtement dont ils sont victimes. Quint et Jessel réussiront-ils à trouver la paix ? Le vie à Bly reprendra t-elle son cours paisible ?
Cette œuvre qui oscille entre réel et surnaturel fera plusieurs haltes dans la région, de Valenciennes à Lille en passant par Hardelot.

 

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