Nitzer Ebb + Sydney Valette au Black Lab

Le Black Lab est plein à craquer ce soir pour accueillir le groupe originairement britannique Nitzer Ebb.

Nitzer Ebb de retour sur scène

Après un arrêt pour cause de Covid-19 et salles fermées, Nitzer Ebb tourne de manière régulière chaque année, mais cela faisait plusieurs années qu'ils n'étaient pas venus dans la région. Une occasion qu'ont saisis bon nombre de fans d'indus du coin.

Sydney Valette, déjà aguerri

Depuis quelque temps, le Black Lab oriente sa programmation vers des sons plus froids et plus industriels, ce qui n'est pas pour déplaire à un public bien défini qu'on retrouve de concert en concert et qui n'avaient pas d'autre choix que de parcourir des kilomètres vers les contrées belges pour espérer voir ces artistes en live. Un choix judicieux qui fonctionne plutôt bien sur les ventes, à l'image de ce soir qui voit la salle comble. L'occasion de voir des groupes connus mais aussi de découvrir ou redécouvrir d'autres artistes à l'image de Sydney Valette. En l'occurrence il ne s'agit pas vraiment d'un débutant puisqu'après quelques années à peaufiner son projet en live, il sortait un premier album en 2011, Plutôt mourir que crever, avec le cynisme et la fausse nonchalance qui le caractérisent.

Sydney Valette n'a pas toujours été tourné vers la cold wave et a plutôt débuté avec de l'electro-pop en français et en anglais. Sitôt ce tournant pris, il y a de ça une dizaine d'années, il s'y est plutôt tenu et le set alterne les morceaux plus ou moins dark, qui louchent vers les Sisters of Mercy, ou les morceaux plus pop. L'artiste avait déjà foulé la scène du Splendid il y a quelque temps et semble ravi de revenir à Lille face à un public tout aussi ravi.

Le retour du retour de Nitzer Ebb

Ce n'est pas qu'on qu'inquiétait mais un peu quand même. Après des splits jamais vraiment consommés, Nitzer Ebb a eu l'habitude de revenir, surtout depuis la sortie d'Industrial Complex, qui remonte déjà à 2009. Le groupe est resté fidèle à la scène, alternant festival et salles plus ou moins grosses pour ce style musical, à savoir l'EBM, ou electro body music. Au cas où vous auriez cliqué par hasard, en gros vous réunissez des fans d'indus, des fans d'électrodark, vous saupoudrez d'une énergie punk et d'une esthétique marquante plus ou moins inspirée de grands mouvements politiques, vous secouez et tadah, ça fait de l'EBM. Des sons répétitifs, des boucles sonores et souvent hauts en bpm dont Nitzer Ebb, pionniers du mouvement (et là ce n'est pas de trop de le dire) ont défini et redéfini les codes plusieurs fois en travaillant avec le producteur Flood et d'autres. Et puis la fermeture des salles en 2020, le retrait du groupe de la scène et quand ils reviennent, des difficultés. On le sait, Douglas McCarthy est malade, "d'une condition pré-existante au Covid-19" comme l'annonçait le communiqué de presse de l'époque, seul commentaire sur le sujet (qui le regarde, effectivement). Plusieurs fois Vaughan "Bon" Harris l'a remplacé au pied levé depuis. Et force est de constater que ça se voit et que la review ne pouvait pas décemment passer à côté. C'est à la fois un soulagement de le revoir sur scène, mais aussi une tristesse alors que chaque pas semble douloureux pour lui, au moins au début du concert. Cela semble varier selon les concerts et le début là était de toute évidence un peu pénible.

Toutefois ce concert ne se limite pas à se constat. Le groupe n'a pris l'habitude de s'économiser sur scène et ce n'est pas une exception, à part dans la longueur du concert, une grosse heure sans rappel. Pour le reste, c'est bien Nitzer Ebb et pas leur fantôme qui sont sur scène. Il s'agit ce soir de fêter les 40 ans du groupe, qui a commencé vers 1983 alors que ses membres étaient de tout jeunes hommes au fin fond de l'Essex. Et force est aussi de constater que non seulement cette énergie post-punk n'a pas pris une ride mais que le groupe en a toujours autant sous la carrosserie, présentant de gros tubes (Hearts and Minds, Join in the Chant, ...) mais aussi des titres un peu moins connus. En face, on en redemande et si on part un peu décontenancés, on espère évidemment les revoir prochainement.

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