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Le Festival Les Inrocks Motorola – Jour 1 à l’Aéronef

Vendredi et samedi, l’Aéronef accueillait la 20ème édition du Festival Les Inrocks Motorola. Comme chaque année les meilleures découvertes de la pop, du rock et du folk font un tour de France, le temps d’un week-end. Bien sûr Paris reste la grande privilégiée de ce festival, ce qui n’empêche pas la province de profiter avec intérêt de cet évènement.

Jour I : New Young Pony Club, Yelle, Jack Peñate, The Go! Team.

En ce vendredi soir plutôt frais, l’Aéronef paraît bien vide à l’heure où le combo londonien New Young Pony Club débarque sur scène. Souvent comparé aux B-52’s, le jeune groupe va étonner ou décevoir : pas de demi mesure possible. Entre la batterie furieusement électro de Sarah Jones et les synthés omniprésents de la sublime Lou Hayter, Tahita Bulmer impose sa voix soul et son look flashy. Des morceaux qui donnent envie de bouger, à la manière de la chanteuse et sa danse du robot revisitée. Oscillant entre pop, électro voire même disco, NYPC dépoussière le son des eighties, lui redonne des couleurs (pas seulement au niveau vestimentaire) et semble plaire au public qui commence à arriver. Après une grosse demi heure de show, les Anglais repartent discrètement pour laisser place à Yelle.

Yelle, la bretonne la plus hype, dont tout le monde parle, semble être un choix judicieux pour continuer sur la lancée électro-pop de ce début de soirée. L’image Tectonik branchouille collée à la peau, la demoiselle semble sûre d’elle. Elle arrive survoltée, chaussée de ces Reebok flashy (comme tout le reste de sa panoplie d’ailleurs) et entame un set qui va s’avérer surprenant. Le son est criard, sa voix submergée par les sons électro tout droit sortis du Ibook de son DJ mais voilà, ça on s’y attendait. La surprise vient de son batteur. Il faire de ce joyeux foutoir, de rythmes techno et de sons pop, un spectacle sympa et même, osons le dire, plutôt agréable. Bien sûr Yelle n’est qu’une image évanescente de la récupération de la pop et la culture urbaine branchée de ces derniers temps. Mais ses chorégraphies, ses beats, sa batterie, ses textes féministes ( !) et son énergie en deviennent des hymnes au défoulement. Chacun y va alors de sa contribution, du simple hochement de tête du gars du fond, aux fans (masculins compris) scandant haut et fort  les paroles de ‘Mon meilleur ami’ . Après cette explosion électro – pop qui finira en samba techno bruyante à souhaits, Yelle s’en ira aussi vite qu’elle était arrivée.

Si on ne s’attendait pas forcément à la surprise Yelle, on pouvait se demander pourquoi le songwriter anglais Jack Peñate se trouvait en 3ème position ce soir. Comment passer de l’électro-pop-techno à ce fan de Nick Drake et Jeff Buckley ? Qui plus est habitué des bars de Londres et portant sa chemise à carreaux comme étendard de sa pop évoluant loin des normes de l’indie rock anglais ! Le bonhomme, car ce n’est que comme ça qu’on peut le voir, prend du plaisir, content d’être là. Mais le plus choquant est sûrement la frénésie avec il s’emploie à jouer, courir, sauter, rire, raconter des blagues, cracher…Jack Peñate a en lui cette sorte de folie furieuse, impossible à dissimuler, qui va rapidement gagner la foule. Son show va s’imposer comme celui des quatre qui ce soir aura touché le plus directement le public ; de la pop au ska, du blues rock en passant par l’énergie punk.

Pour clôturer cette première soirée, l’un des meilleurs groupes anglais du moment a été réquisitionné. The Go ! Team, troupe à sept têtes, mené par le flow implacable de la rappeuse Ninja et les arrangements de Ian Parton. Cette bande cultive sa pluralité et la met à l’épreuve durant tout le concert. Chacun à minimum deux instruments à sa portée et la majeur partie du temps, tourne d’instruments en instruments, à une vitesse grandissante, comme pour empêcher la folle ambiance de retomber. Quand bien même on la pense folle cette ambiance, il semble qu’on soit encore loin du compte. Il est tard, le demi Aéronef est presque plein, mais la chaleur monte toujours plus. Ninja ,lancée dans un concours de danse où elle semble être la seule et unique participante crédible, va finir avec brio le travail entamé trois heures plus tôt par NYPC, mettre de la bonne humeur et de la folie dans ce festival. Avec son mélange hybride de rock, pop, électro, ska, funk et folk, GO ! va ravir une foule en transe (enfin presque) qui restera bouche bée devant tant d’énergie reçue en pleine face.

C’est les oreilles engourdies par la cacophonie parfois dérangeante de cette première soirée, que le public quittera la salle, le froid toujours un peu plus mordant dehors, mais les tripes bien réchauffées.

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