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Femi Kuti & The Positive Force au Splendid

Dans la famille Kuti, je veux le grand frère.

Après avoir tiré la carte du petit dernier, par l'âge et non par le talent, Seun Kuti au mois de juin à l'occasion de son passage au festival Tous Au Sud, le public Lillois pioche, en cette fin d'année, celle de son ainé, Femi.

Le premier à avoir repris le flambeau de leur illustre père, Fela. A perpétuer son glorieux héritage musical. A continuer de nourrir cet animal sauvage et indomptable que l'on nomme Afrobeat. Et qui l'âge aidant, Femi a désormais 49 ans, revient de plus en plus aux sources du genre créé par son légendaire paternel. Abandonne les métissages avec le Hip Hop ou l'Electro. Son dernier album, Africa For Africa, a ainsi été enregistré dans le studio qu'utilisait Fela dans les années 70. Le studio Decca. Aux conditions d'enregistrement précaires. Ceci afin d'obtenir un son plus rugueux qu'à l'accoutumée. Plus authentique.

Une authenticité qui se retrouve sur scène. Accompagné de douze musiciens et danseuses, le chanteur et saxophoniste met le feu aux planches. Livre un set incandescent comme peut l'être l'Afrobeat. Une musique au service d'une idéologie politique. Portée par la colère. De voir l'Afrique gangrénée par la pauvreté, la pollution, la corruption, l'incompétence flagrante des dirigeants.

Une colère qui s'exprime par des textes virulents. Chantés d'une voix grave, forte et sincère. Femi Kuti est tout simplement bouleversant dans son rôle de porte-parole d'une Afrique à la dérive. Naviguant entre rage et touches d'espoir.

Comme son père, ou Bob Marley dans un registre différent, Femi utilise la musique comme une arme, un outil de résistance et de dénonciation. Le déchaînement des cuivres, la frénésie des lignes de guitare, la fureur des percussions et de la batterie sont autant de coups de poing portés à la face des cibles du musicien. Une brutalité euphorisante. Qui, en signe de solidarité, pousse le public, concentré dans la fosse du Splendid, à rejoindre la lutte physiquement en laissant parler les corps. Une attitude favorisée par les déhanchements irrésistibles des danseuses de Femi Kuti. Installant dans les rangs un mimétisme cathartique.

Rarement l'expression de la colère n'aura été aussi belle. Et joussive.

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