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Beth Ditto + Annabel Allum à l’Aéronef

Voilà quasiment 5 ans jour pour jour que la membre fondatrice de Gossip n’avait pas foulé le sol lillois ! Il n’est pas peu dire que la venue de Beth Ditto était donc attendue.

Elle qui, bon gré mal gré, a dû tourner la page de son groupe de toujours suite à l’envie de son comparse Nathan de se tourner vers la spiritualité, a désormais lancé avec brio sa carrière solo. Il nous tardait donc de découvrir en live son album Fake Sugar.

Dès 20h tapantes, les lumières s’éteignent pour accueillir tout d’abord Annabel Allum, jeune chanteuse british à peine âgée de 20 ans mais à l’univers déjà très affirmé. Elle apparaît toute de noire vêtue, sombre comme peut l’être le son qu’elle nous procure, mélange de rock brut teinté de folk aux relents de PJ Harvey ou des récentes productions de Kate Nash. Elle vit véritablement sa musique comme un moment expiatoire certes, mais qui permet de dégager de l’énergie pour en sortir plus forte, à retenir pour s’en convaincre le titre Rich Backgrounds. Durant ces 30 minutes, on sent que la jeune Anglaise prend du plaisir sur scène et vit pleinement l’instant, maltraitant sa guitare dans tous les sens. Le public lillois semble apprécier même s’il ne lui réserve qu’un retour timide mais néanmoins sincère.

Après une pause rafraîchissante comme souvent à base de jus de houblon pour la plupart, l’assistance de l’Aéronef (étrangement plus âgée qu’on aurait pu le penser… nous n’en sommes cependant pas au stade de la croisière Age Tendre, heureusement) est plus qu’enthousiaste de recevoir celle qui a désormais entamé une nouvelle étape de sa carrière en solo, j’ai nommé la pétillante Beth Ditto.

Toute de paillettes vêtue et arborant un parfait chignon et un sourire jusqu’aux oreilles, celle-ci semble visiblement très heureuse de faire face à un public si nombreux et qui grossit de jour en jour (la totalité des dates françaises sont complètes et c’est quasiment la même chose en Europe), preuve s’il en fallait encore, que le talent de l’américaine n’est plus à démontrer.

Le set démarre en fanfare avec le punchy Oh My God, aux guitares prononcées nous ramenant directement là où nous avions quitté la miss, à savoir la période Joyful Noise de Gossip. On se prend rapidement au jeu avec I Wrote The Book ou Open Heart Surgery, deux morceaux issus du tout premier EP de 2011 et qui fonctionnent très bien en live. On ne peut hélas en dire autant de toutes les ballades du nouvel album qui bien que marquant d’agréables respirations durant le set, ont parfois tendance à laisser retomber trop rapidement l’ambiance s’installant avec les morceaux plus rythmés. Ainsi quand vient le moment de se remuer le popotin avec le très dansant Ooh La La aux accents disco, suivi quelques instants plus tard de l’excellent Love Long Distance, on regrettera que vienne s’immiscer le trop sage Lover, fort heureusement cela n’impactera pas la qualité du show proposé par miss Ditto et son groupe à l’image d’un Standing in The Way Of Control repris à l’unisson par les 2000 âmes présentes sur place, un véritable moment de grâce.

La chanteuse communique toujours autant entre les morceaux dans un français qui s’améliore d’années en années, tant l’on connaît le lien qui l’unit à notre cher pays. Ainsi elle tente plusieurs fois de faire parler sa claviériste dans la langue de Molière à travers une histoire de lapin et de maquillage, elle joue avec le premier rang du public ou encore nous raconte des anecdotes qu’elle conclura d’un « mauvaise blague » (une de ses expressions frenchies favorites), bref l'on sent que Beth Ditto se nourrit de l’énergie de son public pour donner le meilleur d’elle-même sur scène, alors en s'éloignant du côté « emprunté » de certaines compositions pour davantage de folie, le rendu final sera encore meilleur, nous en sommes persuadés.

Après un Clouds empli de douceur, la bande à Beth clôt ce set d’1h15 environ avec le cultissime Heavy Cross et le single Fire qui terminent de transformer l’Aéronef en véritable sauna et de conquérir le public, visiblement ravi d’avoir passé cette soirée d’octobre avec la truculente américaine.

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