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La Lilloise waterlily nous dévoile son 1er EP « La Pieuvre »

La Lilloise waterlily nous dévoile son 1er EP « La Pieuvre »

waterlily La Pieuvre Style : Pop / Folk Date de l’événement : 20/06/2025

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À quelques semaines de la sortie de son premier EP, la jeune artiste lilloise waterlily, est venu se confier à LillelaNuit. Un moment d'échange inspirant, retraçant ses premiers pas dans la musique, le début de sa carrière, mais aussi et surtout, "La Pieuvre", son premier projet. Une plongée dans l’univers d’une artiste sincère et singulière.

Waterlily nous dévoile son 1er EP "La Pieuvre"

C'est la première fois qu'on se rencontre. Pour mieux comprendre ton parcours, est-ce que tu peux nous raconter un peu d’où tu viens musicalement ? J'ai lu que tu étais dans la musique et que tu aimais ça depuis toute petite, qu’est-ce qui t’a poussé à écrire ta première chanson ? Et est-ce que tu t’en souviens ? 

waterlily : Oui, j’y pensais récemment, en fait j’ai toujours fait de la musique. J’ai commencé le piano classique vers 7 ans. Petite, je voulais être chanteuse, écrivaine et coiffeuse en même temps ! Avec des copines en primaire, on avait un petit groupe. On écrivait nos premières chansons, dont une qui s’appelait "Je chante" que j'ai réécoutée récemment, c’est trop mignon, je l’avais enregistrée avec mon beau-père. On a fait ça pendant deux ou trois ans. Puis, au collège et au lycée, j’ai un peu perdu le fil. Je ne savais plus trop ce que je voulais faire. Après le bac, je suis partie en prépa littéraire, mais ça ne s’est pas très bien passé. C’est là que j’ai compris qu’il fallait que je fasse quelque chose que j’aime vraiment. Et donc, il y a 4-5 ans, je suis revenue à la musique et j’ai lancé le projet waterlily.

Je comprends mieux la naissance de ton projet. Tu peux nous parler du nom de ton projet et pourquoi ce lien fort avec le nénuphar ?

waterlily : Avec plaisir ! En fait, waterlily, c’est un surnom qu’une copine m’avait donné, parce que je m’appelle Lily. Je trouvais ça trop mignon. Mais au-delà de ça, ce nom a un vrai lien pour moi avec L’Écume des jours de Boris Vian, un roman qui m’a beaucoup marquée quand je l’ai lu au collège. Dans le livre, le nénuphar est une image très forte, qui symbolise à la fois la maladie, la mort… et seules les fleurs peuvent ralentir ça. J’ai trouvé cette idée très belle. Ce roman, et l’univers de Boris Vian en général, m’obsède un peu. Donc le nom waterlily, c’est à la fois un clin d'œil à cette inspiration et un petit jeu de mots avec mon prénom.

Oui, c’est vrai, et puis un nénuphar, c’est très beau ! On voit aussi que plein d’univers t’inspirent : la littérature, la poésie, la peinture… Tu peux nous dire comment ces disciplines nourrissent ta musique ? Est-ce que tu les pratiques aussi ?

waterlily : Oui, complètement. Je suis très inspirée par tous les arts, tout ce qui touche à la créativité. Ce que j’aime avant tout, c’est écrire. Je viens plutôt d’un parcours littéraire, donc j’écris beaucoup de poésie et je lis énormément. Le travail avec les mots, la façon de s’exprimer en français, c’est quelque chose qui me parle beaucoup. Quand je compose une chanson, je pars toujours d’un texte, d’un message que je veux faire passer, c’est vraiment le cœur de ma création. Je suis aussi très inspirée par la peinture, notamment par Claude Monet et ses Nymphéas. J’ai un lien très fort aux couleurs, aux formes, aux mouvements, et tout ça influence l’atmosphère que je cherche à créer dans ma musique.

Et tu peins un peu ou pas ?

waterlily : Non pas du tout, je suis très nulle en peinture.

Chez LillelaNuit, on échange souvent avec les cafés-concerts et les lieux culturels. Ton parcours est super intéressant. Tu as commencé très jeune à jouer dans ces lieux. Qu’est-ce que ça t’a apporté ? Et qu’est-ce que tu retiens de ces expériences ? Pourquoi ces scènes sont importantes pour toi ?

waterlily :  Pour beaucoup d'artistes, les cafés-concerts, c’est souvent le début. Moi, j’ai commencé à 18 ans. C'était l’été, j’ai eu envie de me lancer, alors j’ai envoyé plein de mails à des cafés. J’ai eu peu de réponses, mais quelques-unes quand même. Cet été là, j’ai fait mes premiers petits concerts, parfois devant seulement trois personnes, mais j’étais trop heureuse qu’on m’écoute chanter mes chansons. Depuis, j’en ai fait pas mal, à un moment je ne faisais que ça. Ça m’a vraiment appris beaucoup. Il y a eu des moments difficiles, mais ça m’a formée et ça a renforcé ma relation avec la scène.

Et puis, tu dois t'adapter aux conditions, parce que ce n'est pas toujours les mêmes.

waterlily : ll faut souvent s’adapter, car les cafés ne sont pas faits pour les concerts à la base. Ce n’est jamais l’idéal, mais justement, ça crée quelque chose de très spontané, presque vivant. Parfois, le public est nombreux et bruyant, ou ne t’écoute pas vraiment. D’autres fois, je jouais juste devant deux personnes, et c’est très intimidant, car elles t’écoutent vraiment. Mais au final, c’est une super école, les cafés-concerts.

Tu as fais Culture Bar-Bars aussi ! Là, tu as dû avoir du monde. 

waterlily : J'ai joué au Caf&Diskaire, et c'est vraiment cool comme endroit. Pour le coup, c'est un café vraiment fait pour ça.

Depuis 2023, tu as rejoint plusieurs dispositifs qu’on suit ici. Tu as aussi fait une scène ouverte à l’Aéronef. Tu peux nous en parler ? Tu as rencontré quelqu’un d’important pour la suite et pour ton EP...

waterlily : Oui ! En avril 2023, j’ai fait un Warm me up à l’Aéronef. Je me suis inscrite sur le site AirbnBand sans trop connaître ces scènes ouvertes. Marcus Carbon de l’Aéronef m’a appelée parce qu’ils avaient besoin de quelqu’un à cause d’un problème sur le site, un désistement de dernière minute, le hasard ! J’ai accepté. Là-bas, j’ai rencontré Hugues, qui a produit mon EP et suit le projet pour le son.

Et après, tu as eu une autre expérience avec le 9-9bis / Métaphone, où tu as pu faire ta première résidence artistique. Tu peux nous raconter, parce que ça aussi, c'est une étape supplémentaire dans la construction d'un projet musical. 

waterlily : C’était avec le dispositif Min9rai, l’année dernière, dans un petit parcours. Ça m’a fait du bien d’avoir un peu de soutien, car avant j’étais seule, sans musicien. J’ai fait une résidence de deux jours, une première pour moi. Même si c’était court, c’était très intense et ça m’a aidée à me reconnecter à ma motivation. Hugues et Guillaume Mongens, le coach scénique, étaient là. Guillaume m’a fait faire des exercices très forts qui m’ont beaucoup touchée, au point que j’ai fini en pleurs sur une chanson. C’était une expérience incroyable. À la fin, on a fait un concert à la Grande Chaufferie, dans de très bonnes conditions, bien différentes des cafés-concerts.

Oui, tu as franchi une nouvelle étape. C’est là que tu as vraiment commencé à travailler avec tes musiciens. Ça t’a fait réfléchir et tu les as cherché ensuite.

waterlily : Ce n’est pas arrivé tout de suite, mais ça m’a fait me demander si je voulais rester seule sur scène ou trouver des musiciens pour m’accompagner.

Et alors après, comment s'est passée la suite ? Comment les as-tu rencontrés ? Comment vous vous êtes retrouvées ensemble ?

waterlily : Gauthier, le batteur, vient du groupe Dalaïdrama avec Hughes, le guitariste qui produit mon EP. Gauthier a fait la batterie sur mon EP, je l’avais déjà rencontré, mais on ne jouait pas encore ensemble. J’ai d’abord rencontré Lucile, ma bassiste, aussi amie de Hughes. Hughes m’a donné son contact, et Lucile était très motivée. On a travaillé en duo pendant deux-trois mois, c’était super. Ensuite, on a pensé qu’une batterie pourrait être cool, même si ma musique est plutôt douce et il y a peu de batterie sur l’EP. Je me demandais si ça allait marcher. J’ai demandé à Gauthier, qui était aussi partant pour essayer, sans savoir ce que ça donnerait. Et ça a super bien marché. On a beaucoup travaillé les arrangements. Le défi était de garder l’essence des chansons sans trop les changer.

Oui, ne pas transformer totalement ce que tu faisais.

waterlily : Et en fait, ça marche trop bien. Ça colle à fond et puis ils sont tous les deux trop forts. C'est trop bien.

Et vous avez refait une résidence à l'Aéronef ?

waterlily : Oui !

Donc, tu as aussi une histoire particulière maintenant avec l'Aéro dans ton parcours.

waterlily :  Oui, ils nous suivent de près et ça nous aide beaucoup. On peut vraiment compter sur eux. La résidence, ça nous a beaucoup aidé aussi.

Et tu passes une étape à chaque fois, parce que tu es lauréate du dispositif Tour de Chauffe (qu'on suit aussi depuis très longtemps). Tu peux nous raconter un peu où tu en es dans le parcours aujourd'hui et ce que ça t'apporte une fois de plus, cette nouvelle étape.

waterlily : Je suis super contente, ça tombe au bon moment, l’année où je sors mon EP. Ça fait trois ans que j’essaie d’y entrer. L’an dernier, j’avais été prise pour Avant le Tour, et cette année c’est la bonne. On a déjà fait un bilan scénique début avril, ça nous a rassurés et aidés à savoir sur quoi travailler. On a aussi fait un after-work pour rencontrer les autres lauréats, et on suit plusieurs ateliers, le dernier était sur les relations presse.

Donc là, c'est l'exercice pratique ! 

waterlily : Oui ! Après, on a notre résidence mi-juillet. On a cinq jours au Nautilys à Comines.

Un nouveau lieu, encore !  On a beaucoup tourné autour du sujet, mais là, ton actualité, c'est l'EP. Tu nous as d’abord envoyé le premier morceau, “La Pieuvre”, qui est aussi le titre de l’EP. Peux-tu nous expliquer pourquoi ce morceau est le plus personnel, pourquoi tu l’as choisi comme premier single et comme titre de l’EP ?

waterlily : J’ai écrit cette chanson il y a presque trois ans. Elle a beaucoup compté pour moi, c’était un vrai moment thérapeutique. Quand je l’ai écrite, ça m’a fait beaucoup de bien. La pieuvre, c’est une image que j’ai associée à une petite peluche que j’avais près de moi à ce moment-là. La chanson parle de cette sensation de boule au ventre, quand quelque chose ne va pas et que ça nous bloque. J’avais l’impression d’avoir une pieuvre dans le ventre, qui serre fort avec ses tentacules. C’est drôle, parce que c’est à la fois un petit monstre négatif et en même temps ma peluche rassurante. C’est un rapport paradoxal, mais important pour moi. Je n’ai pas écrit l’EP en pensant à ça, c’est un regroupement de chansons écrites ces 3-4 dernières années. Ces 5 morceaux représentent des moments importants de ma vie et résument bien cette période. C’était donc naturel de mettre “La Pieuvre” dans l’EP et de choisir ce titre, car il a beaucoup de sens pour moi.

Oui, ton EP est vraiment symbolique de ce que tu veux montrer. Parmi les thèmes, il y a “Les fleurs en feu”, qui parle du changement climatique. Peux-tu nous en parler un peu ? C’est un sujet d’actualité qu’on évoque beaucoup ici, et avec les artistes, ça revient souvent. Quel est le sens de cette chanson pour toi ?

waterlily : Ce morceau, je crois que c'est le plus vieux de l'EP. Je l'ai écrit en 2021, si je ne me trompe pas. J'étais en vacances à la montagne en été, où il a fait très chaud. C'était de grosses sécheresses. Et à la montagne en particulier, ça se ressentait beaucoup. J’étais dans un lieu où il y avait plein de cascades et en fait, elles ne coulaient pas. Juste de fins filets d’eau. Et ça faisait un peu peur parce qu'on voyait des photos des lieux avant où vraiment ça coulait à flot. Et de voir les cascades toutes asséchées, ça m'a fait très bizarre. Et cette même année, je venais beaucoup marcher dans les montagnes. Il y avait plein de fleurs littéralement carbonisées. Elles étaient vraiment toutes cramées. Je trouvais que c'était vraiment une image tellement parlante pour tout ce qui se passe en ce moment au niveau climatique.

Tu as sorti un deuxième single la semaine dernière, Cache-Cœur. Tu peux nous parler de cette sortie, des retours que tu as eus, et comment ça se passe depuis ?

waterlily : Oui, Cache-Cœur est sorti il y a seulement trois jours, vendredi, donc c’est tout récent. C’est un peu ma chanson doudou, une chanson d’amour qui fait du bien. Je suis très contente qu’elle soit enfin sortie. Même avec La Pieuvre, ça fait du bien de partager ces chansons un peu plus anciennes. Je me sens soulagée. J’ai eu des retours très gentils et touchants, ça me fait vraiment plaisir.

Est-ce que tu vas sortir les chansons petit à petit jusqu’au 20 juin, ou comment ça va se passer ?

waterlily : Non, c’est fini maintenant. Il faudra attendre jusqu’au 20 juin.

Et comment tu te sens à l’approche de la sortie de l’EP ? Même si tu as déjà sorti deux singles, est-ce que tu as hâte ? Ou un peu d’appréhension ?

waterlily : J’ai vraiment très hâte. C’est le sentiment qui domine. Je suis impatiente que ça sorte et que je puisse le présenter aux gens. Ce projet est très personnel, presque comme un journal intime, alors c’est un peu intimidant. Mais j’aime beaucoup ces chansons, elles ont beaucoup d’importance pour moi. Ça me rassure. Même si jamais il y avait des mauvais retours, je sais ce qu’elles valent pour moi, et c’est ça qui compte. J’ai hâte de voir ce que les gens en pensent.

Et en plus, il y a une fête qui est prévue le 1er juillet à l’Aéronef ! 

waterlily : Oui, on fera une petite release party à la Mezzanine, là où j’avais fait ma première scène ouverte. C’est une belle boucle pour la sortie de l’EP. Ce sera notre deuxième concert avec les musiciens !

Photos : © N.Djavanshir

Tout savoir sur la Release Party de waterlily à l'Aéronef !  

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