Ils s’appellent Kids Return, mais leur musique a déjà la maturité des grands. Le duo parisien formé par Adrien Rozé et Clément Savoye trace depuis quelques années un sillon singulier dans le paysage pop français : des morceaux soignés, une énergie anglo-saxonne, et une nostalgie douce qui accroche l’oreille dès la première écoute.
Leur nom, emprunté au film culte de Takeshi Kitano, sonne comme une promesse : celle d’un retour à la simplicité, à la jeunesse, à ce moment suspendu où l’on fait de la musique « pour de vrai », entre potes, sans calcul. Et c’est précisément ce qu’on ressent à chaque morceau : une pop claire, un peu rêveuse, qui flirte tantôt avec la brit-pop, tantôt avec la French Touch, dans un mélange à la fois analogique et solaire.
De Forever Melodies à 1997
Après un premier album remarqué, Forever Melodies (2022), véritable ode à l’amitié et aux souvenirs d’enfance, Kids Return revient cette année avec 1997 : un disque plus frontal, plus rock, porté par des guitares nerveuses et une envie d’énergie live. Le duo y explore des sonorités plus brutes, tout en gardant ce sens de la mélodie et cette mélancolie lumineuse qui les caractérisent.
Leur univers évoque parfois Phoenix, Oasis ou The Strokes, mais sans jamais tomber dans le pastiche : chez Kids Return, l’émotion est sincère, organique, et surtout humaine. Ils le disent eux-mêmes : « On cherche les erreurs dans le bon sens, celles qui font de la vie et de la poésie. »
Kids Return, Un souffle nouveau dans la pop française
À l’heure où beaucoup de productions misent sur la froideur numérique, le duo parisien revendique une approche artisanale : guitares, claviers vintage, bandes analogiques, voix captées à l’ancienne. Résultat : une musique qui respire, qui vibre, qui parle autant au cœur qu’aux oreilles.
Leur force ? Un goût du son bien fait, et une capacité rare à fédérer aussi bien les amateurs de pop raffinée que les nostalgiques de la brit-pop des années 90.
Un vrai coup de cœur de Lille la Nuit
Chez nous, Kids Return est un vrai coup de cœur : pour leurs chansons qui filent droit au cœur, pour cette esthétique soignée sans prétention, et pour cette envie contagieuse de croire encore à la beauté simple de la pop.
Et parce qu’on a envie d’en savoir plus sur leurs influences, leur processus créatif et cette nouvelle tournée, on leur a préparé quelques questions qu’on a hâte de leur poser avant le concert…
Votre nom vient du film Kids Return de Takeshi Kitano ; ça parle d’amitié et de jeunesse qui ne lâche rien. Vous, c’est quoi votre manière à vous de rester “kids”, même quand tout devient sérieux ?
Faire de la musique tous les 2, aller s’isoler à la campagne ou en montagne et se plonger dans nos instruments à la manière d’enfants qui auraient le nez dans leurs jouets.
Dans 1997, il y a un côté plus brut, plus live que dans Forever Melodies. Vous aviez besoin de casser le côté “pop parfaite” ?
Ce n’est pas une volonté de casser, et d’ailleurs il n y a rien de « parfait » dans le premier album
qui est justement plein de fragilité qui le rend charmant je trouve. On peut plutôt dire qu’on s'est dirigé vers quelque chose de plus rock, lié aussi à l’expérience qu’on a eu du live de la tournée depuis.
Vos morceaux ont souvent une lumière très cinématographique ; on imagine des routes américaines, des couchers de soleil, des regrets tendres… Vous composez en pensant à des images, à des scènes ?
Oui souvent ! L'image, les rêves, les paysages sont très présents dans notre musique.
En concert, vous avez cette énergie douce mais intense. C’est quoi le plus important pour vous sur scène : la justesse, la transe, ou le lien avec le public ?
Oui il y a de la douceur et de l’intensité c’est exactement ça! On est nous-mêmes sur scène. On
aime beaucoup la scène, être ensemble, jouer live et vivre des moments uniques chaque soir.
Et pour finir : la pop, c’est quoi pour vous aujourd’hui ?
Une nostalgie, une résistance, ou un terrain de jeu infini ? C’est un peu les 3 !
Si vous avez raté le passage remarqué du groupe au Métaphone, rendez-vous à Paris mardi 10 mars dans le cadre du festival des Inrocks. Une bonne idée de cadeau de Noël !
