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Le duo lillois Maybe Margate : « Hello Rush », une pop folk au charme carillonnant

Le duo lillois Maybe Margate : « Hello Rush », une pop folk au charme carillonnant

Maybe Margate Hello Rush

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Le duo lillois Maybe Margate signe un retour délicat et lumineux avec Hello Rush, leur second album, sorti sur le label Too Good To Be True. Un disque empreint d’une mélancolie douce, patiemment façonné, où les guitares dessinent des paysages sonores et où les voix s’unissent dans un dialogue intime et singulier.

"Hello Rush", le second album du duo lillois Maybe Margate

Dès les premières notes, Hello Rush installe une atmosphère clair-obscur, inspirée de la pop folk anglaise des années 90, mais traversée d’un souffle personnel, presque artisanal. Les guitares, au cœur de l’album, développent leur propre récit : elles tracent des chemins, s’effacent parfois, puis reviennent, obstinées. Le son, finement travaillé, vibre d’un grain chaleureux, comme s’il avait été conçu dans une pièce baignée de lumière tamisée.

Mais la véritable force de Maybe Margate réside sans doute dans les voix d’Olivia et Ivan, qui ne se superposent pas : elles s’accordent, s’enlacent, se cherchent et se trouvent dans des harmonies à la fois fragiles, audacieuses, et justes. Un jeu vocal qui évoque les ambiances feutrées de Lou Doillon en anglais, entre retenue et tension, sans jamais céder à l’effet ou à la pose.

Le groupe revendique ses inspirations : The Sundays, The Catchers, Blueboy, des filiations évidentes mais jamais pesantes. Car Maybe Margate ne fait pas de pastiche : ils cherchent leur propre forme, loin des tendances, avec une exigence sensible. Leur musique possède ce côté carillonnant, clair et scintillant, qui accroche l’oreille autant qu’il touche au cœur.

Le clip du morceau "Yesterday", récemment dévoilé, prolonge avec simplicité et poésie cette esthétique minimaliste et incarnée.

Interview, paroles croisées

Afin d’accompagner la sortie de Hello Rush, LillelaNuit a souhaité poser quelques questions au duo, pour mieux comprendre leur univers, leur démarche, et les fils sensibles qui tissent leur musique :

Hello Rush dégage une douceur mélancolique très singulière. Quelles ont été vos sources d'inspiration pour cet album ?

Olivia : On avait déjà quelques chansons écrites et composées auparavant. Après avoir suivi le dispositif d’accompagnement scénique « Tour de Chauffe » en 2023, c’était clair pour nous qu’on voulait se consacrer à un deuxième album. Et Ivan avait dès le départ une idée assez précise de là où il voulait aller musicalement.

Ivan : Oui, dès le départ on s’est rendu compte que les compos étaient plus énergiques que le 1er album. On est partis dans cette direction et c’est ce qui a donné cette cohérence à l’album. Les inspirations, elles se retrouvent plutôt au moment de l’enregistrement et de la production. On se rend compte qu’un titre sonne un peu comme tel ou tel groupe donc on continue dans cette orientation. Par exemple sur « Wild and Free » on avait The Coral en tête. Alors que sur « Sarah » c’etait Peter Von Poehl et AIR. Vos voix se mêlent de manière unique, presque organique.

Comment travaillez-vous ces harmonies ? Sont-elles intuitives ou très construites ?

Olivia : C’était un des objectifs au moment de se lancer dans cet album : travailler davantage les voix.

Ivan : On a un peu plus réfléchi aux articulations, de façon à ne pas être dans l’unisson systématique. On a construit de cette façon mais on laisse aussi de la place à l’intuition, aux émotions. Je milite ardemment pour que la voix d’Olivia soit plus souvent en avant, voire seule.

Olivia : Et moi j’aime bien quand Ivan chante seul aussi. Donc parfois il y a débat !! Le clip de « Yesterday » est très épuré, fidèle à votre univers.

Comment est née cette vidéo ? Et pourquoi avoir choisi cette chanson pour le clip ?

Ivan : La chanson « Yesterday » nous a semblé bien représenter l’album, c’est pour ça que nous l’avons choisie.

Olivia : Quant au clip, il s’est fait au long cours, avec des images glanées au fil des mois. L’idée était d’utiliser le reverse Time Lapse (images en accéléré, montées à l’envers) pour illustrer les paroles de la chanson, et imiter ce qui se passe dans notre esprit quand on rembobine sans cesse pour revenir à une situation vécue et que l’on ressasse.

Vous êtes basés à Lille, mais votre univers musical semble résolument tourné vers l'Angleterre. Que vous apporte cette double culture ?

Olivia : Mon amour pour l’Angleterre vient de mes étés passés à Newcastle-upon-Tyne quand j’étais étudiante. J’ai tout aimé là-bas : les gens, la langue, la culture, le style de vie, et aussi la découverte de la liberté et de l’indépendance. J’en garde cette impression que parler une autre langue permet d’aborder la vie différemment. C’est ce que j’aime dans le fait d’écrire les textes en anglais : une sorte de distanciation qui permet une grande liberté dans l’écriture.

Ivan : Dans ma tête je suis anglais. Enfin j’aimerais l’être. Le flegme et l’humour britannique j’adore. Comme je baigne dans la musique britannique depuis presque toujours, c’est finalement assez naturel de faire une musique qui tourne autour de ça. Mais comme on est français, on ne fait pas exactement ce que feraient des Anglais. Je ne sais pas ce que c’est précisément, mais il reste quelque chose de latin dans nos chansons.

Des concerts en vue ?

Ivan : On est passés au Caf&diskaire il y a quelques semaines, et on fait un live chez un particulier bientôt. Et oui, il y aura d’autres dates, probablement après l’été.

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