Within Temptation + Triggerfinger à l’Aéronef

Quand une agression de contrôleur SNCF a lieu à Lyon, Lille Centre est totalement paralysé. Il faut le savoir. Après maintes crises de nerfs au volant l’on découvre une file d’attente interminable devant l’Aéronef. A la sécurité, quatre employés pour les contrôles d’usage (des fois que vous souhaiteriez entrer avec une grenade ou  un pistolet uzi israélien), c’est peu et cela échauffe les esprits. Si par malheur un fan de Within Temptation, tout en fanfreluches noires griffait un contrôleur, nous ne serions pas à l’abri d’une grève inopinée. Bref, on le sent que je suis déjà bien agacé.

L’Aéronef est donc plein comme Tonton René au mariage de Kevin et ma sœur. Et c’est avec un plaisir non dissimulé que le public salue Triggerfinger, sublime groupe Belge. N’ayons pas peur des gros mots et des superlatifs qui flattent. Ruben Block, beau gosse sexy au charisme diabolique vampirise la salle. Sa voix charmeuse et ses poses sexy émoustillent. Cela joue terriblement bien, avec une participation active du public. Une belle déculottée.

Ici s’arrête l’avis tranché. La fascination et le plaisir vont vite laisser place à l’incompréhension et au doute alors que Within Temptation monte sur scène. On le sait, le groupe lorgne de plus en plus vers la pop et l’easy listening.  Le rideau s’ouvre.

« Everybody jump in the air. »

Le contenant est magnifique. Des lights superbes. Un son chaud, exemplaire. Presque proche de la perfection. Une scène ouverte et profonde. Deux escaliers, une passerelle, un écran. Une batterie surélevée.  C’est simple, rarement un show pareil n’avait posé son décorum à l’Aéro. Oui, mais voilà… Le contenu est largement en dessous.  Il est désormais évident que le groupe se fourvoie dans une pop metal indigeste. Exit les mélopées aériennes, place au convenu qui fait sourire (un dernier album The Unforgiving, difficilement pardonnable).
Pourtant, tout est en place, ultra carré, ultra pro (trop ?).  Visuellement superbe, le concert est un ravissement pour les yeux et les oreilles. Mais dès que le regard se pose sur Sharon, c’est le décrochage. La chanteuse s’évertue à tout niveler vers la vilaine variété. Ses mimiques, ses relances désuètes, ses tenues qui rendent dingues les ados, ses soli de air guitar (double sic), ses petits poings qui font poum poum poum dans le ciel, etc.  Dur !

« Il est où mon Forsaken qui donne le frisson, madame, stp ? On peut le mettre à la place de la grosse blague qu’est Sinéad, dis? »

Parce que voir Sharon jouer à Kelly Clarkson (pas trouvé plus adéquat), non. Heureusement, Our Solemn Hour remet les pendules à l’heure d’un Within Temptation qui en a encore sous le pied. Et il serait alors malhonnête de ne pas reconnaitre la voix fabuleuse de la chanteuse. Difficile de la prendre à défaut. Mais surtout ne la regarde pas faire des moulinés de bras, ne la regarde pas sautiller, ne la regarde pas faire vroum vroum sur Faster.

Difficile de dresser un constat définitif. Sincèrement. Les titres de la belle époque terrassent les petits nouveaux. Stand My Ground prend une ampleur magique sur les planches. Le refrain souffle l’assistance.  Si l’on fait fi des nouveaux délires pop de Sharon, et des consternantes récentes compositions, le live est « objectivement » bon.  Allez… On leur pardonne ?

  1. Nemishysteria

    Je ne suis pas du tout d'accord! Tout les groupes évoluent, si ça ne plait pas, et bien tant pi. Les membres du groupe changent, évoluent et vieillissent aussi, alors ce n'est que normal que la musique suit. Le concert était énorme, et j'ai adoré. Je suis fan depuis 9 ans, ça ne changera pas.

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