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Lucius + Jacco Gardner + Valérie June au Grand Mix

20h20. Grand Mix. Les instruments sont en place, le public l’est aussi.

Avec un taux de remplissage de près de 80%, ce soir le festival des Inrocks rattrape le demi succès d’hier.
Qui de Lucius, Jacco Gardner ou Valérie June a le plus suscité le déplacement ?
En tout cas, c’est une belle affiche ce soir.

Lucius, cinq sur scène, entame les festivités dans un accueil chaleureux. Les morceaux pop s’enchainent avec délice, merveilleusement portés par les deux chanteuses du groupe, sœurs jumelles sur scène, dans mise en scène miroir visuellement réussie et attrayante. Leurs voix sont un régal sur des balades pop électriques sans fautes qui auront trouvés le public. Un set de 45 minutes bien rôdé nous met l’eau à la bouche pour la suite…

Jacco Gardner, 25ans à peine et une maitrise des sons, déjà, pour nous offrir un premier album il y a peu. Sur scène, c’est bien calé. Ils sont cinq. Une pop psychédélique que l’on croyait révolue nous attrape poliment les tympans pour tantôt nous bercer, tantôt nous animer. Le public a vraisemblablement été attiré ce soir par son talent, en en juger par le pic de spectateur lors de la prestation. Jacco Gardner, certainement conscient de la staticité scénique que son art oblige, à l’intelligence de nous offrir des projections vidéos en noir et blanc à l’univers macabre et onirique, pour mieux diriger nos synapses, si l’envie nous prenait d’ouvrir les yeux sur son enchantement musical. Jacco Gardner une sirène ?

Puis vint Valérie June pour conclure. Une bombe de Memphis explose sur scène. Accompagnée de quatre musiciens et d’une jeune choriste talentueuse, La Médusa du Tennessee nous envoie son rock folk aux relents cajun. Le timbre nasillard de la diva ne nous trompe pas : aussi à l’aise à la guitare qu’au banjo - ses instruments sont par ailleurs splendides (cf les photos de Toma) - Valerie June nous scotch avec ses balades du sud tant par le rift que par la voix. L’artiste est menue, mais le talent est grand. Pour preuve, le public réceptif, généreux et bon enfant était prompt à l’échange entre deux morceaux. Ainsi, une joyeuse polémique entre les artistes sur la prononciation du mot tomato (façon Memphis ou façon New York ?) nous aura tous fait rire. Le show ? Pour sûr, la diva sait y faire. Un sourire aussi authentique vaut de l’or sur scène. Le final est sans appel : un rappel de trois morceaux empreint d’une sensibilité à fleur de peau. Notamment le premier, un rift distordu et saturé, redondant et profond, juste soutenu par une grosse caisse et une caisse claire minimalistes pour mieux exp(l)osé sa voix d’ors et déjà unique. Frisson garanti. Le set se termine avec tout le groupe sur le morceau Workin’ Woman Blues, qui la porte dans les médias en ce moment.

C’est définitivement cette nana là qu’il fallait voir et écouter à Lille ce soir.

Le festival des Inrocks a encore brillé cette année. Vivement l’année prochaine…
 

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