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Kvelertak + Skeletonwitch au Grand Mix

“Hors du commun.”

C’est un peu le sentiment que je pouvais exprimer en parlant de la venue de Kvelertak et Skeletonwitch au Grand Mix. A la croisée des genres sans pour autant sombrer dans la facilité, cette date avait de quoi attiser la curiosité et créer l’attente.

La présence de Skeletonwitch sera la surprise de cette soirée. Entre trash et black métal, la formation semblait en fait taillée pour ouvrir la scène et accompagner Kvelertak sur cette tournée européenne. Direct, percutant, le style de Skeletonwitch parvient à convaincre et on reviendra volontiers s’attarder sur la discographie du groupe.

A l'heure du changement de plateau, une question subsiste : Kvelertak seront-ils aussi impressionnants que ce dont témoigne leur réputation ? Il faut reconnaître qu’on m’avait promis une sacrée performance, “le meilleur concert de l’année”, rien que ça… L’attente était donc forte.
Kvelertak, c’est ce genre de groupe assez inqualifiable dans la scène métal : une sorte d’hybride rock’n’roll, punk hardcore avec des notes de black métal… Vous voyez le tableau ? Après avoir surpris tout le monde en 2010 avec leur premier album éponyme (et qui aura particulièrement marqué l’auteur de ces lignes), les Norvégiens ont réitéré leur recette avec Meir sorti en 2014, jusqu’à leur dernier album, Nattesferd, sorti cette année. Un dernier album qui note une évolution dans l’esthétique du groupe, plus mesuré et moins radicale que ses aînés.
Alors que la déferlante Kvelertak s’installe sur la scène du Grand Mix, leur chanteur apparaît masqué par une tête de hibou lumineuse, une esthétique que le groupe a cultivée tout au long de sa carrière déjà.

On retrouve sur scène l’empreinte caractéristique du groupe : riffs rock’n’roll, chant guttural (en Norvégien, c’est assez rare pour le signaler) et partie rythmique massive s’associent dans une déferlante d’énergie qui trouvera son pendant dans le public. En effet, si l’effervescence s’illustre sur la scène, le pit n’en était que plus réceptif et on en partira non sans quelques bousculades bien senties. Sentiment étrange certes, mais il faut reconnaître qu’on peut arborer un sourire en ressentant cette énergie au sein du public.

Sur scène, les titres s'enchaînent en mettant en avant la dernière production du groupe. L’ouverture sur Dendrofil For Yggdrasil et 1985, titres d’introduction de leur dernier opus permettra de profiter d’une nouvelle lecture de cette dernière production : plus mesurée, elle offre des moments de respiration maîtrisée face à la puissance à la fois trash et rock’n’roll qui se dégage du groupe. Les titres phares de Kvelertak mettent le public en effervescence (Evig Vandrar, Blodtørst) et s’enchaînent avec un rythme effréné jusqu’au titre éponyme du groupe, Kvelertak, pendant lequel le drapeau du groupe flotte au dessous de la foule. Pour ce qui est du spectacle, on est servis et la maîtrise et la générosité du groupe s'illustrent même lors des deux titres qui servent de rappel. Un final qui s’étend et donne l’occasion à l’un des guitaristes, fêtant son anniversaire le soir même, de se faire porter par la foule jusqu’au fond de la salle. Sympa et à l’image d’un concert dont on ressort le sourire aux lèvres.

Kvelertak confirment leur maîtrise et leur générosité, une performance mémorable. On sort rassuré de voir un tel groupe remplir aussi bien nos attentes.

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