On l'avait découverte en 2008 en tant que comédienne dans Le Premier Jour Du Reste De Ta Vie. On l'avait retrouvée trois ans plus tard en tant que chanteuse énergique en première partie de Julien Doré. Cette fois-ci, c'est en tête d'affiche qu'on vient voir HollySiz à l'Aéronef. Et le concert affiche complet !
Avant de retrouver la belle, c'est Beau Fun qui monte sur scène. Le nouveau projet du lillois Sylvain Przybylski (ex-Curry & Coco) est encore relativement discret et pourtant ses nouvelles compos font effet. Il faut dire que les vibes qui sentent bon le soleil ont de quoi charmé, même si l'osmose entre le groupe et le public est un peu timide. Il faudra attendre le dernier morceau pour que l'euphorie s'invite vraiment. A l'instar de Pony Pony Run Run ou Jamaïca, Beau Fun peut être promis à un bel avenir.
Tandis que les derniers réglages se font en direct sous nos yeux, on sent une certaine tension dans la salle. Celle de l'impatience de se défouler un vendredi soir. Finalement la maîtresse de cérémonie arrive et le show peut commencer.
Dès les premiers titres, on est sublimé par ce petit bout de femme vraiment sexy qui tambourine. Mais ne tombons pas dans la caricature "une femme en live, il faut parler de son physique". Car HollySiz - ou Cécile Cassel de son nom à la ville - porte en elle une énergie et des émotions captivantes ; capable d'être sombre et mélancolique en achevant The Light puis de péter une durite sur le titre suivant et de remuer dans tous les sens (Sponge Friend).
"C'est la toute première date complète de la tournée, merci ! On a pu mettre 'complet' sur l'affiche de ce soir, on était impatient de venir et de voir si vous êtes vraiment le public le plus chaud de France". Le ton est donné. Et l'Aéronef répond présent. Et s'extasie quand HollySiz annonce : "Dans la vie il faut faire des choix. On n'a pas eu envie d'attendre la fin du concert pour que ça explose, donc on vous balance les gros doss direct" avant que les premières notes de Come Back To Me ne résonnent. Comme dans le clip, la parisienne distille des chorégraphies qui invitent la foule à danser, s'offre un moonwalk (très bien maitrisé), se fait un peu aguicheuse et sauvage. Puis avec What A Man Hides, HollySiz nous apprend que les Brigitte sont ses copines et qu'elles ont écrit un morceau ensemble, pensé comme un générique de James Bond.
Le concert est à l'image de l'album : une plongée dans les tourments d'une femme d'aujourd'hui. Qui assume ses choix (celui de nous présenter de nouveaux morceaux, Save The Place) ; qui veut se faire plaisir un vendredi soir en dansant sur le surf-rock de Better Than Yesterday ; qui se fait suave, les yeux mi-clos, dans l'ambiance rose d'un strip-bar (Mrs Selfish). En fait HollySiz est un peu la pote électrique avec laquelle on sortirait bien en club pour passer une bonne soirée.
On pense à Patti Smith, à Olivia Ruiz, à Mademoiselle K... Il y a aussi Alanis Morissette qui apparaît sur Daisy Duke. Puis les Cure sont repris avec In Between Days, version douce et sensuelle. On entrevoit la fin du set, mais le groupe avait gardé sous le coude une autre reprise : Smalltown Boy de Bronski Beat. Les filles dansent et leur mec les imitent. Et comme elle ne cesse de le faire depuis le début, la belle blonde prévient : "Lille, ton titre de meilleur public de France est en jeu. Alors sur ce dernier morceau, il faut que tu donnes tout !" C'est donc sur Hangover que les filles s'époumonnent et que le public entier sautille partout.
Le rappel se fait plus sombre au départ : installée derrière son synthé, HollySiz chante une complainte, A Shot. Mais ce virage "alone in the dark" n'était qu'un passage avant l'apogée. Equipée d'une GoPro, la chanteuse a fait le tour de la salle pour arriver par le fond quand le groupe rejoue Come Back To Me. Au milieu du public, perchée sur son podium, HollySiz jubile et s'émerveille sous son halo de lumière, joue avec l'assistance et fait finalement monter sur scène quelques spectatrices, ravies de se la raconter devant leurs copines. De quoi bien achever cette soirée 'Girl power'.
