Après quelques années passées à aboutir ses premiers enregistrements chez lui, en toute confidentialité, c’est sa rencontre avec le fondateur du label Another Record qui révèle Jullian Angel à la scène Indie-pop française.
L’album Melancholic Ecstasy (2004) sera la première parution officielle de ce songwriter prolifique, habitué aux longues journées de home-studio, et à l’ermitage du créateur passionné.
Enregistré et produit en solo (comme tous ses disques jusqu’ici), Jullian y développait un mélange étonnant de samples low-fi, de climats baroques, en clair obscur, liés à une trame résolument Pop, comme en témoignent les singles luxuriants Shine ou Your showing pain, salués dans différentes chroniques pour ce mélange de complexité sonore et d’évidence mélodique.
De part sa production riche et atypique, cet album rappelait volontiers des musiciens tels que Beck, Badly drawn Boy, Eels, ou Minimal Compact, mais ne laissait guère entrevoir l’autre face, plus Folk, de Jullian, où le mode guitare-voix l’emporte sur les machines et l’expérimentation.
C’est pourtant par ce biais acoustique qu’il a développé son répertoire de scène, s’accompagnant d’abord simplement d’une guitare, puis également d’un sampleur pour démultiplier choeurs et lignes mélodiques, à la manière d’un Joseph Arthur.
Il a ainsi notammant déjà fait la première partie de Pedro the Lion à Toulouse, et de Mansfield.tya à la Maroquinerie (Paris).
Le nouvel opus, Life was the answer, qui vient de paraître (toujours sur
Another Record), repose donc uniquement sur des morceaux d’inspiration
Folk, mais qui n’occultent pas pour autant la sensibilité Pop de Melancholic Ecstasy, et s’autorisent même parfois des atours nettement plus Rock, quand basse et batterie viennent soutenir la guitare sèche.
Cette fois, la voix domine résolument chaque chanson, à travers des ballades intemporelles, souvent poignantes, sombres, mais jamais déséspérées. Un ensemble évoquant davantage Radiohead, Nick Drake, ou encore Leonard Cohen, comme sur le titre Some dead survive, qui voit aussi la participation vocale de l’artiste bruxelloise Half Asleep.
Jullian Angel met également ses textes plus en valeur avec cet album, souvent très littéraires, comme des poèmes presque indépendants de la musique.
Son inspiration reste la plus souvent mystique, métaphysique, déclinée autour de questions universelles ou de sentiments plus intimes.
