Aujourd’hui26 événements

Aequilibrium de Camille Dewaele au Phénix de Valenciennes

Après l’avoir rencontrée en interview, LillelaNuit est allé découvrir la première création Aequilibrium de la danseuse et chorégraphe Camille Dewaele au Phénix de Valenciennes. L’artiste est accompagnée par le Ballet du Nord - Centre Chorégraphique National de Roubaix au sein duquel elle a bénéficié d’un tremplin en tant que jeune créatrice.

FAIRE PEAU NEUVE

Dans la petite salle du Phénix, pendant cinquante minutes, seule au plateau, Camille Dewaele partage sa quête d’équilibre. Comment trouver le juste milieu ? Peut-on trouver le calme dans un monde qui se délite, dans des modes de vie excessifs où la société pousse au surcontrôle de nos corps ? Camille Dewaele habite le plateau avec comme seul partenaire de jeu : un tissu de soie léger et vaporeux qui permet une scénographie en mouvement. Il épouse parfaitement les lignes du corps et s’incarne comme le cocon, le refuge, l’exuvie, l’accessoire de mode ou une arme. Il devient autant un allié qu’un adversaire qu’un objet symbolique et imaginaire. Il permet à la danseuse d’opérer sa transformation. Elle laisse son ancienne enveloppe pour parvenir à faire peau neuve.

DIFFÉRENTES TRANSFORMATIONS

Dans un premier tableau très réussi, tout en retenue et en étrangeté, sans jamais voir son visage, le public assiste à la mue de la danseuse. Telle une funambule, elle avance hésitante, apeurée. Au fil de la pièce, elle dévoile son corps athlétique laissant surgir sa rage et sa révolte dans une énergie explosive. En fusionnant ses disciplines : la danse contemporaine, le flamenco, le krump et le hip-hop, Camille Dewaele offre une danse généreuse et incarnée mais entre parfois dans une démonstration de savoir-faire. Les tableaux se succèdent représentant un mannequin de fashion-week, un être monstrueux, une enfant, puis une amazone. Certains mériteraient d’être dramaturgiquement approfondis, détournés, suggérés au risque d’être littéraux et surannés.

Trouver le point d'équilibre

La danseuse tiraillée entre deux polarités, cherche son point d’équilibre, endroit fragile où l’on peut, à tout moment, basculé plus d’un côté que de l’autre. Aequilibrium est un premier solo prometteur qui évoque que le meilleur moyen de lutter contre l’effondrement est la recherche de pondération et de nuance. L’équilibre n’est jamais acquis mais il conduit à la sérénité et l’harmonie.

Retrouvez l'interview de Camille Dewaele

Photo : © Alexandre Dinaut

Revenir aux Live report Evénements culturels
A lire et à voir aussi
230 queries in 0,381 seconds.