C’est dans sa petite salle que le Théâtre du Nord de Lille a convié non pas 1, mais bien 15 Trumps en colère. Satire évidente de l’homme politique, la pièce « 15 Trumps en colère se noyant dans leur propre merde » ne cessera de vous bousculer, assez violemment ! Ce spectacle est signé Jonathan Drillet et Marlène Saldana.
15 Trumps en colère, Une mise en scène… au plus proche de son public
Une table de réunion au centre de la pièce et un masque de clown géant en arrière de plan, il n’en fallait pas plus pour, déjà, faire ressentir un sentiment d’angoisse et d’oppression.
Une entrée grandiose, égocentrique, to much, à l’image du président américain joliment caricaturé par 15 comédiens différents.
Parmi les 15 playboys présents sur scène, 3 se détachent rapidement de leur groupe pour rejoindre un tout autre groupe : les spectateurs. Fièrement assis sur les deux premiers rangs, ces 3 personnages vous rappelleront sans cesses que oui, ils sont là, comme une petite voix qui viendrait te déranger alors même que toute l’action principale se passe sur scène.
L’interaction avec le public est omniprésente et cela donne une dimension encore plus dynamique à la pièce. Pas de quatrième mur ce soir, mais n’espérez pas pour autant pouvoir donner votre avis : seul ceux du nom de Trump s’expriment librement, notamment sur le procès, événement central dans ce spectacle.
© Frédéric Iovino
Le tribunal : extérieur ou intérieur ?
La table ovale digne des plus grandes réunions tenues par les plus grands chefs d’état n’est pas là pour faire jolie, sur elle se joue l’avenir d’un jeune mexicain de 16 ans, accusé du meurtre de son père.
Autour de ce procès où haine et mépris imprègnent l’atmosphère, se joue également un immense jeu d’improvisation des comédiens. Les actualités encore chaudes se bousculent avec la frénésie des Trump sur scène, qui ont comme seul objectif de rendre un verdict unanime sur le sort qui attends l’accusé. Chaise électrique ou acquittement ?
Et c’est à ce moment-là que l’on perçoit une fracture entre les Trump, certains avis divergent, pas d’unanimité, la colère se met en marche.
« Make theater great again »
Sur scène, des artistes déjà accomplis. Les élèves du Studio 8 de l’école du Nord (école du Théâtre du Nord) ont ce soir livré une performance à 360°. Un ensemble qui flirte souvent avec la comédie musicale., du chant, de la danse, des émotions et de l’humour, un joyeux mélange permettant de mettre en avant une variété de talent et d’impressionner le public !
La place accordée aux improvisations rend chaque représentation unique : aucun spectacle n’est le même. Chacun des comédiens part « trouver son Trump » comme l’a indiqué l’un des élèves lors d’un bord plateau organisé à la suite de la représentation.
L’excès est permanent : le TOO MUCH c’est un grand OUI.
Des extraits de véritables interviews de Donald Trump viennent ponctuer le chaos, rappelant que la farce n’est jamais très éloignée de la réalité. Et toujours plane cette question : faut-il tuer « le mal » de l’Amérique ? — via la chaise électrique, symbole de justice expéditive.
© Frédéric Iovino
au théâtre du nord : Une porte qui sépare deux mondes
L'ironie est totale lorsque, en sortant de la petite salle, le public tombe sur l'exposition de Rachel Seidou consacrée à la communauté Queer / LGBTQ+. Un contraste saisissant avec l’univers hyper-masculin, toxique et hystérisé que la pièce vient de dépeindre.
Envie de découvrir cette pièce ? Des dates sont disponible jusqu'au 3 avril 2026.
