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Juliette Kapla au Biplan

Bienvenue dans mon espace... Telle une conteuse, elle commence son histoire. Atmosphère particulière ce soir au théâtre du Biplan, on se demande ce qui nous attend…
Un concert ? Un conte ? Du théâtre ? Et bien… Tout ! Justement !

Après un premier spectacle Je veux tous les ogres à mes pieds en 2000, un opus Manèges en 2001, elle nous invite dans son univers fantaisiste pour Vous rencontrer... Vous pourrez aussi la rencontrer au théâtre (Le massage du Safran, fin février 200), en cours de chant ou en atelier d’écriture de chanson. Mais restons-en à ce show déjà bien complet !

Avec ses, discrets, nouveaux musiciens et son éternel acolyte et compositeur J-C Tant, Juliette Kapla reste bien au centre de la scène. Elle joue sans cesse avec le public, lui parle, l’amuse, joue de lui et d’elle. Douée d’ironie et de cynisme, elle sait employer les mots qui touchent. Comme elle le dit si bien : Qu’est ce qui touche sans les mains ? Qu’est ce qui cogne sans les poings ?… Les Mots !

Voilà le grand intérêt de cette artiste : l’écouter attentivement ! Entre jeux de mots, rimes, langage inventé,… Observez les doubles sens ! Notamment dans Sonson, chanson très rigolote en manteau de fou rire et en tenue de foirée où elle change les lettres et transforme l’attendu en inattendu. Pleins d’humour, ces compilations de mots parlent de sa vie, des autres et dénoncent (clandestinité, consommation,…).

Loin d’être aussi douce et posée que sa voix l’annonce, elle est aussi une comédienne prête à exploser. A la moindre occasion, la théâtralisation refait surface. Elle nous imite un défilé de mannequins, commenté par le guitariste pendant le morceau Ananorexie et finit ce sketch en se grossissant à vue d’œil. Elle nous affiche un grand panneau avec le refrain d’Arracheur d’idées pour mieux nous l’imprégner : 

Publicité de beurre et d’automobile
Plébiscitez ce produit ou cette idylle
Rapacité, gagnez de l’argent facile
Pugnacité, on écrase les fragiles.

Musicalement, ses chansons françaises contemporaines sont aiguillées par des airs de jazz, bossa nova, swing, blues, tango et valse, mais les mélodies restent majoritairement très calmes. La guitare, la contrebasse et la trompette (souvent cachetée) nous livrent de sympathiques balades créées pour susciter l’émotion. Les morceaux sont assez longs, ce qui donne parfois l’impression qu’une idée en tête, elle ne sait pas s’arrêter. La technicité instrumentale est excellente. La voix et les effets (bruits de mer, de vent,…) du guitariste F. Vieira sont originaux et nous procurent un sentiment d’étrangeté par moment. On dénote bien un côté expérimental dans cette recherche musicale. Mais guidé par la voix claire, les mots gaies et graves et les gestes théâtrales de JK, on reste bien trop souvent perché à ses lèvres pour se laisser divaguer sur la musique.

On ne peut que reconnaître la qualité de ce spectacle, pourtant pasacile d'accès pour tous. Le public, plutôt âgé, semblait cependant ravi.

Une artiste qui reste cependant, à découvrir !

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