Frédéric Galliano au poste de pilotage de sa boîte à musique nous envoie en Angola!
Tentant, terrifiant ? L'Angola est un pays du sud ouest africain, ancienne colonie portugaise indépendante depuis 1975, et déchiré par la guerre civile depuis. C'est pourtant dans ce genre de climat socio-culturel et politique effrayant que naissent des mouvements musicaux explosifs. Aujourd'hui, la catharsis du mouvement musical de Luanda, le Kuduro, s'exporte chez nous. On ne comprendra jamais aussi bien cette musique qu'un Angolais. Mais on nous offre l'opportunité de la découverte, plutôt exclusive d'ailleurs! Après sa récupération portugaise, le Kuduro nous atteint enfin !
Tentons donc de décrire ce qu'est le Kuduro pour nos oreilles occidentales.
Le 1er morceau de "cul dur" est créé en 96 par Tony Amado. Et depuis 10 ans, cette première musique électronique intrasèquement 100% africaine ne cesse d'évoluer. Une rythmique de plus en plus dure, comme le discours et la danse qui l'accompagnent. Les attitudes provoquantes reflètent la situation tendue du pays et de sa jeunesse.
Aujourd'hui, le Kuduro, c'est Dog Murras, Beleza et Manya (New Beat of Angola), Pai Diesel, Gata Agressiva (“chatte aggressive”) ou encore Pina Tirru (18 ans!). Et puis bien sûr le médiateur de tout ça, c'est entre autres, le français Fredéric Galliano.
Il crée en 2000 le label Frikywia avec la volonté de produire la création musicale electro-acoustique contemporaine et surtout, africaine. Pas n'importe comment cependant. Je ne vous parle pas de compil zouk ocidentalisée. Les albums sont enregistrés sur le terrain grâce a un studio mobile. Il est séjourne en Angola pour apprendre à produire le Kuduro, mais tout ça, il en parle évidemment mieux que moi. Et puis, Galliano, ça n'est pas que le Kuduro, et inversement. Déplacez vite vos oreilles sur le site de l'émission Les Alternatives, une spéciale Kuduro, fraîche de vendredi dernier !
Du haut de ma vingtaine d'années, je ne suis pas vraiment de l'époque Fela, mais je serai de l'ère Kuduru !
Frederic Galliano Kuduro Sound System, vendredi 10 novembre à la Condition Publique.
