Quelle idée d’ouvrir un café « culturel », et à l’écart ?
Une lubie de philosophes ?.. Et pourtant, il existe.
En lieu et place du Molière, L’Écart s’est établi au cœur de l’ancien « quartier latin » lillois, au croisement de la rue Jeanne d’Arc et de la rue Jean Bart. Cinq boules oranges, astres rétro, appellent les regards curieux, dans ces rues où l’on aime traîner.
À travers la vitrine, la bibliothèque indique qu’ici les livres occupent une place symbolique. Penché sur un ouvrage de sociologie, de littérature ou de philosophie, un étudiant écrit sa thèse ou prépare un concours d’entrée. Dans un fauteuil, une femme lit son journal, au bar deux amis s’affrontent aux échecs. Un jeune artiste dessine, après avoir laissé errer son regard au gré des passages. Autour, les conversations s’animent, anodines, légères, ou sérieuses et compliquées. Au fil des jours, des liens se tissent, avec l’influence invisible et joyeuse d'une dame de cœur collée au plafond…
En fin de journée, l’ambiance devient festive. La bière supplante les livres. Le café redevient ce qu’il a toujours été : un bistrot comme les autres. Comme les autres ? Oui, au sens où ici c’est essentiellement une question de lien social. Mais ce n’est pas tout à fait l’avis de ceux qui, depuis l'ouverture, en plus des soirées qui s'improvisent, assistent aux événements, qui confirment qu’un café peut être un lieu de culture : conférences, performances théâtrales, expositions et vernissages, déclamations de poèmes, concerts acoustiques, présentations de livres ou de pièces de théâtre, contes, etc.
