Aujourd’hui13 événements

Tryo au Zénith

« Quand t’auras plus d’oxygène dans les veines », Tryo sera là pour relancer l’étincelle.

Le Zenith est bien complet ce soir. La couche d’ozone en a pris un coup, à voir le nombre de voitures aux alentours de la salle. De grandes banderoles GREENPEACE remplacent les traditionnels partenaires radio. Des membres de l’association informent le public sur l’urgence écologique. Pas de doute, Tryo est à Lille.

En salle, Madjo séduit avec ses ballades folk, quelque peu à l’étroit sur le devant de la scène. La belle à la voix douce et envoûtante, installe un univers coloré aux multiples ramifications. L’assistance est attentive. Pari gagné pour la dernière date de Madjo avec Tryo. Le groupe fait chavirer les cœurs. En attendant la sortie du premier album, on pourra patienter avec un EP 4 titres, uniquement disponible au téléchargement légal.

Nouveau rappel écolo, Tryo apparaît sur un spot Greenpeace, vivement salué par la foule. Le noir se fait. Clameur. La planète bleue se met alors en branle sur l’immense rideau blanc. Le groupe s’avance sur l’avant scène, déjà au plus proche du public. Ce qui frappe avant tout, c’est la chaleur et la sympathie qui se dégage de la bande. Pas l’impression d’avoir des stars inaccessibles devant soi, mais une vieille bande de potes que l’on côtoie depuis des lustres. Trois guitares et un cajon suffisent à électriser le public. A la bonne franquette. Une première partie de set vivifiante, une mise en bouche avant la tombée de rideau sur Roy Arundathi. Les lumières chaudes associées aux sonorités orientales confèrent à la salle des allures de précieux oasis. Tryo invite au voyage. Le débat sur l’identité nationale trouve un autre écho, avec El Dulce de Leche. « Il faudra reprendre la route, devenir français coûte que coûte… »
Et la route est longue (près de trois heures de set), belle. Tryo prend le public par la main et revisite des décennies de succès. Jamais en pilotage automatique, Tryo prend le temps, s’amuse. C’est bien simple, on oublie toute la machinerie du live, ses rouages, au profit d’un carpe diem exaltant. L’image d’une soirée entre amis s’impose. Aujourd’hui, le Zenith est magnifique. L’énergie est telle que la sécurité arrose régulièrement les premiers rangs. La tendresse s’invite aussi. Sur Toi et Moi, l’auditoire se balance, enivré. Serre Moi plonge la salle dans une troublante intimité, briquets allumés.

Le côté festif n’est évidemment pas oublié. Jocelyne, qui faisait un peu tâche sur le très joli dernier album, prend toute sa démesure sur scène. Comme « Jo », Lille perd la tête. Sortez les fait davantage monter la température, et la mise en scène théâtrale de Désolé Pour Hier Soir plume le public. C’est la tête dans le caniveau qu’on se relève pour Marcher Droit, avec un final des plus électriques.
Il est minuit passé, alors que L’Hymne De Nos Campagnes résonne. Incroyable comme le temps semble n’avoir aucune emprise sur scène et en salle. Les deux parties en veulent encore. « Alors, musique ! »
Around The World transforme le Zenith en club gigantesque. L’équipe est invitée à danser. Sur les écrans, la planète tourne (encore) et bat la mesure. On se sent incroyablement en vie. Une fin de show improbable et terriblement excitante. Les lumières se rallument, Daft Punk tourne toujours. Tryo démontre encore ce soir un savoir faire exemplaire en matière de live. Ce n’est pas Emilie Simon qui vous dira le contraire…

Revenir aux Live report Concerts
A lire et à voir aussi
192 queries in 0,478 seconds.