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L’Open Museum avec Air au Palais des Beaux-Arts

L’Open Museum, c’est une première, en France et dans le monde, et c’est au Palais des Beaux-Arts de Lille qu'il s'installe, du 11 avril au 24 août 2014.

« Mais qu’est-ce que l’Open Museum et pourquoi avoir choisi le groupe Air pour initier les spectateurs à cette expérience inédite ? » C’est la question que pose Bruno Girveau, le nouveau directeur du Palais des Beaux-Arts dès les premières minutes de la conférence de presse qui avait lieu ce matin sous les arches du bâtiment. L’Open Museum est parti d’un défi qui anime le musée : attirer de nouveau l’attention sur la collection exceptionnelle d'œuvres du Palais des Beaux-Arts, en utilisant « une forme de médiatisation, mais artistique ». Le but étant de trouver un moyen de réunir des artistes autour des œuvres exposées en les faisant « dialoguer » avec leurs propres créations.

Réalisé grâce à la collaboration du musée avec des partenaires tels que le Crédit du Nord ou Orange, cet événement, qui va se renouveler tous les ans, est organisé pour cette première session avec le groupe de musique Air. Bruno Girveau explique ce choix : « il y a une identité artistique dans les collections qui devait correspondre avec la carrière des musiciens ». Air, qui propose une musique sensible et qui a de l’expérience dans la création de musiques de films, pouvait faire le lien en créant de la musique qui « suscite des images ».

A leur tour, les membres du groupe, Jean-Benoît Dunckel et Nicolas Godin, dévoilent la raison qui les a poussés à accepter de participer à ce projet. Nicolas avance qu’« il était assez naturel [pour eux] de regarder une œuvre d’art avec un fond de musique comme avec un film ». Il révèle que cette nouvelle expérience, qui leur permet de « sortir du show-business habituel » et de tout ce qui se fait autour de la sortie d’un CD, a pour but d’être prolongée dans l’avenir, afin que regarder des œuvres d’art en écoutant de la musique paraisse aussi naturel que d’entendre de la musique dans un film dans le futur.

Jean-Benoît met en lumière le fait qu’il n’est pas facile de mettre de la musique sur de telles œuvres, la difficulté venant aussi du fait que les artistes les ayant peintes sont décédés. « Nous arrivons avec nos œuvres vivantes devant des œuvres mortes avec le défi de donner à vivre une expérience spéciale au spectateur qui se retrouve face à l’œuvre ».

Régis Contentin, chargé de la programmation contemporaine du Palais et de l’organisation de l’événement, met en avant le travail poussé et complet que le groupe a fait autour de ces œuvres : « la musique forme une enveloppe sonore qui se complète dans l’ensemble du fond sonore de L’atrium [qu’il définit comme le « poumon artistique » de toutes les expositions] et des galeries ». Cette expérience, qui ne s’est jamais faite auparavant et a demandé beaucoup de travail, donne des résultats très satisfaisants, explique le directeur du musée, qui souligne la participation des partenaires, et particulièrement de l’aide technique apportée par la GRM (Groupement de Recherche Musicale) et de l’A-Volute (basée à Roubaix).

Les deux membres du groupe Air sont les compositeurs de la musique qui bercera le Palais aux sons « célestes et planants », comme les définit Jean-Benoît Dunckel, mais ils ont aussi fait appel à d’autres artistes pour compléter un projet déjà de grande envergure à la base. En effet, 4 artistes ont collaboré avec eux pour investir le sous-sol des Beaux-Arts : peintures, sculptures, photographies et « miroir froissé » ont été réalisés par Linda Bujoli, Mathias Kiss, Xavier Veilhan et Yi Zhou en parallèle de la création musicale pour terminer de rendre exceptionnel ce croisement des arts à l’honneur cette saison.

L’Open Museum est une expérience des sens et une manière inédite de (re)découvrir des œuvres de grands artistes de la Renaissance ou du Moyen Age en y ajoutant une dimension immersive sensorielle des plus surprenantes.

Les fans du groupe Air ne sauraient manquer l’événement, sachant qu’aucun CD ne sortira à la suite de cette création. Comme le dit Jean-Benoït : « Le seul moyen d’écouter ces morceaux-là, c’est de venir ici ». Toutefois, sachez qu’un double vinyle de cette expérience sortira  le 21 mai. A bon entendeur…


 

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