Scandale ! Le mot reste faible pour évoquer la première de Pelléas et Mélisande, le 30 avril 1902. Tandis que le directeur des Beaux-arts de Paris censurait pas moins de quinze mesures, Théodore Dubois, directeur du Conservatoire interdisait à ses élèves de se rendre à la représentation. En 1893, le compositeur découvre la pièce de Maeterlinck. L'histoire est très simple : un mari jaloux tue son frère, soupçonné d'être l'amant de sa femme. À partir de ce texte, Debussy imagine un opéra en rupture avec le wagnérisme omniprésent. L'ambiance, elle, semble floue, surnaturelle, médiévale (on pense à Tristan & Yseult) et surtout, éminemment symboliste - d'où le parti pris du metteur en scène Christian Schiaretti (pour sa neuvième collaboration avec Jean Claude Malgoire après notamment le Barbier de Séville et Jules César en Égypte) cultivant l'épure, la suggestion. En cela, sa démarche rejoint celle de Debussy, qui désirait un équilibre parfait entre les mots et la musique - jamais l'un ne doit dominer ou souligner l'autre.
La version proposée par l'Atelier Lyrique cette saison repose sur la toute première version de 1902, jouée sur des instruments d'époque, au plus près du son originel tel qu'imaginé par un grand visionnaire.
Direction musicale : Jean Claude Malgoire
Mise en scène : Christian Schiaretti
Avec : Sabine Devieilhe, Geneviève Levesque, Renaud Delaigue, Guillaume Andrieux, Alain Buet, Liliana Faraon, Geoffrey Buffière
La Grande Écurie et la Chambre du Roy
