Le maître du baroque William Christie et Clément Hervieu-Léger réunis pour la comédie-ballet de Molière et de Lully.
Créée par la troupe de Molière «pour le divertissement du Roi» le 6 octobre 1669 à Chambord, cette pièce en trois actes, rarement montée aujourd’hui, reprend quelques-uns des grands thèmes chers à son auteur, Molière. Le mariage, l’argent, la maladie, les intrigues amoureuses, la fatuité… Arrivé de Limoges pour épouser la jeune Julie, Pourceaugnac est aussitôt la proie de Sbrigani et de Nérine, gens d’intrigue payés par l’amant de la belle pour empêcher ce mariage arrangé. Livré tour à tour à des médecins, un apothicaire, une femme picarde, une autre languedocienne, des gardes suisses, des avocats, un exempt, deux archers, le provincial, perdu dans les rues de la capitale comme dans sa propre tête, il n’aura finalement pas d’autre solution que de fuir Paris travesti en femme. Grandeurs et misères de la condition humaine !
Comédie-ballet désopilante s’il en est, inspirée de canevas italiens et agrémentée de musique et de danse, Monsieur de Pourceaugnac est sans doute aussi l’une des pièces les plus sombres et les plus cruelles que Molière ait écrites.
C’est l’imbrication entre la musique et le théâtre qui a réuni pour l’occasion le maître du baroque William Christie et l’acteur metteur en scène de la Comédie-Française Clément Hervieu-Léger, un assemblage d’excellence pour l’intérêt singulier de cette œuvre, avec Gilles Privat dans le rôle de Monsieur de Pourceaugnac. Tandis que l’opéra naissant va peu à peu faire primer la musique sur le théâtre, Molière et Lully réussissent dans cette œuvre cette incroyable gageure : faire de la musique du théâtre !
