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Ibrahim Maalouf au Zénith de Lille

L’atmosphère est fébrile au Zénith de Lille en ce samedi soir. Il faut dire que la venue d’Ibrahim Maalouf est toujours un événement en soi. Le trompettiste est connu pour son brassage d’influences et de mélanges musicaux toujours réussis.  Et il vient aujourd’hui nous présenter son onzième album « S3NS », aux influences cubaines marquées.

Ibrahim Maalouf et ses musiciens

Une fois installés, on est frappés par la composition de la scène. Où de nombreux pupitres sont dressés. Ibrahim Maalouf a toujours su s’entourer de musiciens compétents. Aujourd’hui, ils sont quinze et ils vont l’accompagner pendant les 2 ans que va durer la tournée. On compte notamment trois autres trompettistes, un percussionniste, un bassiste et un guitariste, un claviériste, et surtout un saxophoniste hors pair qu’on écoute avec ravissement.

Au fil des morceaux, on est happés par la trompette envoûtante qu’Ibrahim Maalouf manie toujours de main de maître. Se disputent tour à tour des sons aériens et ouatés à des notes plus profondes que l’on sent venir du cœur. Le tout accompagné de cuivres survoltés, de groove jazzy saisissant. Et le public ne s’y trompera pas. Il encourage à pleins poumons les musiciens et se meut aux rythmes des mélodies.

Le chef d’orchestre du haut de la scène l’a bien remarqué et il n’hésite pas à encourager les gens dans la salle à danser. Puis, il nous prévient qu’il va commencer un solo qui sera très intérieur, très fort et qu’ensuite il va s’ouvrir et que nous, public, nous allons nous mettre à danser sans même nous en rendre compte. Et il avait parfaitement raison. Nous l’écoutons dans un silence religieux qui contraste fortement avec l’ambiance exaltée qui a précédé. Et puis le public explose et se laisse aller dans un moment de communion qui nous fait venir un grand sourire aux lèvres.

Un album de famille

Ibrahim Maalouf nous parle. Beaucoup. De sa famille. De sa mère d’abord, qui visiblement n’aime pas beaucoup Beethoven. De sa petite sœur Maëva, ensuite. Moitié libanaise, moitié chilienne, à qui il dédicace un morceau de son dernier album. De son oncle également, Amin Maalouf qu’il présente sobrement comme « un Académicien ». Et puis de sa grand-mère, Odette, 98 ans qui habite chez lui. Et qui lui répétait, lorsqu’il était enfant : « Ne laisse jamais personne t’empêcher de faire de ta vie un carnaval ! ». Il lui a composé le dernier titre de l’album qui aurait dû s’appeler Carnaval, « Radio Magallanes ».

des invités

Enfin, un concert d’Ibrahim Maalouf ne serait pas complet sans quelques invités. Ce soir nous aurons la chance de découvrir Aṣa, chanteuse et compositrice franco nigériane à la voix profonde et rauque. Elle nous gratifiera même de quelques notes de trompette. Vers la fin du concert, ce sera aux jeunes de l’association Orchestre à l’Ecole de Flixecourt de se joindre à lui. Ces petits jeunes (la majorité d’entre eux n’a pas plus de 15 ans) se produisent sur scène le temps d’un morceau et c’est très chaleureusement qu’on les applaudit à la fin.

On se doutait bien que la prestation serait à la hauteur de ce que l'on espérait. Lorsque l’on repasse les portes du Zénith, après plus de deux heures de concert, on est encore chamboulés, oscillant entre sourire et larmes d’émotion aux yeux.

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