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Dour Festival 2014 – Jour 2 – Within Temptation, Klaxons, Skip The Use, etc.

On commence le festival de Dour le 2ème jour faute de mieux et on rentre tout de suite dans le vif du sujet avec Skip The Use. Le concert est presque aussi chaud que le temps très estival, qui contraste avec la boue d'il y a deux ans. On peut difficilement reprocher à Matt Bastard de ne pas bondir aussi haut que d'habitude quand on est déjà proche de la syncope juste en faisant des photos devant la scène, ce qui ne requiert pas un effort physique intense. A défaut de bonds, plus mesurés, Matt sourit, et c'est déjà pas mal. A l'aise avec le public belge, le Nordiste enchaîne blagues un peu nulles (la blague sur le mort, vraiment ?), injonctions plutôt suivies par la foule et les titres s'enchaînent rapidement, faisant place au dernier album mais aussi à des bouts de reprises. Tantôt Matt fonce vers la foule, grimpe sur la console son en hauteur avant de redescendre triomphant. On n'aime ou on déteste le style mais force est de reconnaître qu'il se dégage une énergie communicative. Skip The Use ne se limite d'ailleurs pas à Matt et tous ont bien progressé tant sur le plan musical que scénique, même si leur expérience en tant que Carving était déjà perceptible au début de ce nouveau projet. Un plaisir assumé pour bien démarrer la soirée.

Après cette chaleur torride, on entre dans l'univers plus intimiste, froid et expérimental de Notwist. Si on s'attend plus à les voir jouer dans une cave ou une petite salle, les Allemands se révèlent parfaitement à l'aise dans la Petite Maison dans la Prairie, qui bénéficie encore cette année d'une prog léchée. D'une manière générale, la programmation de Dour est l'une de ses grandes forces et cette année ne fait pas exception, proposant des noms plus connus et foule de projets appréciés des amateurs de genres plus underground. Notwist en fait clairement partie et réunit quelques curieux et un groupe d'aficionados. Après un concert aussi hypnotique, il est plus difficile de rentrer dans celui de Raekwon, ex-Wu Tang Clan ayant la ferme intention de rappeler ses origines tous les deux morceaux, voire toutes les deux minutes, ce qui déclenche la suspicion d'emblée (même si certes les collaborations ne sont pas rares avec le Clan). Désolé, mec, mais l'accroche ne se fait pas. Entre titres alpagueurs et démesure, l'ensemble pue le cliché du rap US assumé et surtout l'ennui, ça passe ou ça casse. Une bonne partie de la foule appréciera néanmoins le concert, la nostalgie aidant.

On glisse vers la Dance Hall du festival de Dour où Hercules & Love Affair a élu domicile pour une heure. Si je n'ai jamais accroché outre mesure aux compositions, préférant un petit Scissor Sisters par exemple, force est de constater qu'ils savent rallier le public à leur cause. Lançant d'emblée des petites piques, affichant une belle confiance et une joie de vivre communicative. Un très beau moment de fête électro. Retour à la Petite Maison puisqu'il est impossible de tout voir, trois groupes jouant souvent en même temps. Pour les amateurs du genre (garage léger, option basse lourde, catégorie Black Rebel Motorcycle Club ayant bouffé de la pop les jours de fête), c'est immanquable. Un nom : Band of Skulls. Une attitude : réservée, avec de vrais morceaux de sourires dedans, la classe britannique (ils sont de Southampton) et un côté rageur plus américain. S'ils ont déjà arpenté pas mal la France et la Belgique à l'occasion de leur dernier né Himalayan, c'est un grand plaisir de les revoir.

Sans grande surprise, après une nouvelle claque pareille, il est plus difficile de rentrer dans l'univers particulier de Within Temptation, groupe qui renvoie d'emblée à des temps peu glorieux dans l'imaginaire collectif des gens de ma génération. Côtés négatifs : un concert qui laisse peu de place à l'improvisation, gros bémol sur les parties enregistrées de la chanteuse. Il y a néanmoins de bons côtés : une scène très impressionnante, de grosses guitares un peu bourrines, juste ce qu'il faut, et une bonne ambiance du côté des musiciens, vraiment bons (dommage qu'on ne puisse pas mieux voir le batteur d'ailleurs). Quand Sharon del Adel lance un énième "tous avec moi !", on fuit prudemment se chercher une bière une boisson fraîche, revenant mater le concert d'un œil curieux. Dans son genre, ce n'est pas mauvais.

Tandis que les Suédois de Little Dragon proposent leur électro teintée de trip hop Dance Hall, Klaxons démarrent sur la scène de la Petite Maison. Si on se souvenait de leurs concerts foutraques de 2006-2007, quand ils ont décollé avec l'inévitable Golden Skans, on redécouvre un groupe plus sérieux. Ayant semble-t-il cherché à intégrer un côté Editors, ils ressemblent plus à Coldplay sous amphé. Pas sûr qu'on ait gagné au change. Effet festival ou humeur moyenne, le groupe met en tout cas vraiment longtemps à se détendre, et même si la maturité a fait du bien à leurs compositions, leur côté foufou n'est pas tellement mis en avant pour ce concert où on hésite un peu à danser ou squatter le bar. Dommage.

Pour les amateurs de hip-hop il est encore temps de voir un concert, puisque NAS est présent sur la Last Arena de Dour, pour un concert plutôt chouette, comme le montre la vidéo ci-dessous réalisée par Sourdoreille, tandis qu'à côté démarre une nuit électro qui amène un deuxième public à Dour. Plutôt sept fois qu'une et tandis qu'on observe les balances de TC & MC Carasel, qu'on profite de l'énergie punk d'Atari Teenage Riot ou qu'on danse sur un mix de Paul Kalkbrenner grande scène, d'autres courent profiter d'un nouvel espace, le Terril, qui diffuse ses beats électro loin aux alentours.

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