France-Angola, match aller, zéro-zéro
Ce vendredi, la Condition Publique programmait une soirée Kuduro, un mouvement musical électronique 100% Africain nait il y a une dixaine d'années en Angola. Le concept me paraissait vraiment intéressant et prometteur. Il l'est toujours, mais il n'a pas pris la forme espérée sur scène.
La soirée Kuduro proposait une intéressante alternative aux soirées franchouillardes, mais elle était annoncée à la mauvaise date et l'agenda "concerts" du soir était des plus chargé. Résultat, pire qu'un mauvais public, il n'y avait tout simplement pas de public, ou si peu. Une botte de paille aurait pu rouler au vent des courants d'airs.
Imaginez la difficulté pour les artistes sur scène. Pourtant rien n'était mauvais. Paulo Flores et Manya ouvrent la soirée avec de la musique plutôt traditionelle, fortemment empreinte de sonorités portugaises et qui glissent petit à petit vers le Kuduro. Puis Dog Morras et son crew débarquent. Et quel spectacle! Des funkys boys font monter la sauce jusqu'aux plafonds. Ils prennent d'assaut les amplis, les colonnes et certaines personnes de la salle.
Enfin, Fred Galliano débarque, et s'installe derrière ses machines, en quatimini. Visiblement pas très chaud, ce qu'on peut comprendre. Il est l'initiateur du projet, et la soirée est un bide. Ses Mcs Pai Diesel, Pinta Tirru et Gata Agressiva (la seule fille de la soirée) ont aussi essayé de tenir la barre. Et j'en ai fait les frais. Catapultée sur scène pour danser le "cul-dur", moi, la blanche! Mais les blancs ne savent pas danser, c'est bien connu! On en a certainement eu la pathétique démonstration ce soir là. A ce moment, l'abscence de public fut pour moi d'un grand réconfort.
Les gestes simplement provocateurs des danseurs angolais ont peut-être été interprétés comme une agression pour certains. J'ai ressenti un réel décalage entre le papier et la scène, un malaise entre eux et nous. Les passages des différents groupes ont tous été écourtés. La fosse était coincée dans le fossé culturel France-Angola, match aller, zéro-zéro.
Que le micro-climat roubaisien de vendredi ne vous empêche pas de découvrir la musique Kuduro qui se fait une vraie place dans la longue liste des genres musicaux électroniques (voir l'article dans les pages Actu).
Peut-être faut-il prendre un billet pour le Portugual et un morito cul-sec pour vivre pleinement le cul-dur ?!
Review & Photos : Alice - Lillelanuit.com
