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Didier Super + Giedré au théâtre Sébastopol

C’était en juin dernier : on avait laissé Didier Super après un concert en solo au Biplan (voir la review) en pleine préparation de sa comédie musicale. On le retrouve donc huit mois plus tard, au Sébastopol, avec sa comédie « Et si Didier Super était la réincarnation du Christ ?»
Mais c’est d’abord GiedRé qui ouvre le spectacle. Le public adore ses chansons douces aux textes cinglants et drôles qui parlent  avec humour d'amour, de sexe (L’amour à l’envers) ou des choses "tristes" de la vie de tous les jours. Il n’y a pas à dire, l’artiste cartonne ! A tel point que le théâtre en demande "Encore !" Guettez l'agenda si vous voulez voir cette artiste qui repasse bientôt dans la région.

Didier Super est… super attendu ! Il suffit de voir toutes les bandes de potes qu’il y a dans la salle et qui tentent de lancer un mouvement en chantant. L’artiste arrive enfin sur scène sur un VTT et entame avec son groupe On Va Tous Crever. A la fin du morceau, Didier Super monte sur une plate-forme avec son vélo et joue les cascadeurs… avant de finir à terre. Et c’est là que commence le spectacle.
Le comédien-chanteur nous raconte qu’en 2007, il a eu une crise d’identité suite à un accident. Didier Super est alors retourné chez sa mère à Douai, a retrouvé sa chambre d’enfant et surtout son "Nounours". Et c’est là, terré au milieu de son enfance et apeuré par le monde, que le nordiste va retrouver la foi. Il se tourne tout d’abord vers Les Témoins de Jéhovah pour finalement se trouver con (J’suis con). Mais "Nounours", sur qui il a « tout appris », lui rappelle qu’il est un artiste engagé qui a la haine !
Didier Super va donc chercher à retrouver sa haine, afin de pouvoir à nouveau connaître « la gloire et les groupies faciles » : en banlieue avec les racailles, chez les politiques, en Afrique avec M. Le Milliardaire ("le plus grand fumier"), chez les intégristes, les Juifs et bien d’autres encore. Finalement, l’artiste se rend compte que le but de sa quête se trouve sous son nez. Mais on ne vous en dit pas plus pour ne pas gâcher toute l’histoire.

Dans cette comédie musicale, on rit beaucoup, mais on est souvent dans l’expectative. Qu’ils soient volontaires ou improvisés, les ratés, les textes oubliés et les fous rires ont tendance à perdre le spectateur au milieu de la vraie histoire. Du coup, le spectacle pêche un peu dans sa dynamique, bien que ces écarts fassent rire la salle qui est pleine à craquer.
Didier Super a cependant gardé son humour atypique : tout au long du spectacle, il se moque des handicapés au travers de Fabrice (un de ces acolytes sur scène) ; il tente d’avoir un procès de la part des Juifs ; il "violente" ses deux choristes Nadine et Dalila… tout cela sous les rires du public qui l’acclame et tente parfois de participer. Mais l’artiste remballe aussi son public : « vos interventions sont pas vraiment intéressantes » (rires).
Après une bonne heure de spectacle, la fin approche. Didier Super nous présente d’abord la "fin commerciale" de la comédie, avant de se rebeller en affirmant que « un concert de Didier Super, ça doit être décevant ! » Donc après avoir chanté Des partouzes de câlins, de bisous, le groupe se défoule sur Les grosses putes avant que notre héros d’un soir s’écrase en VTT sur les synthés après une cascade assez drôle (NDLR : avant de faire des spectacles musicaux, "Didier Super" faisait des spectacles de VTT, BMX, etc.)

En guise de rappel, l’artiste vient taxer une clope et faire des vannes sur son public : « Parmi ceux qui sont assis dans les escaliers, y en a qui ont payé ? Vous savez que là on avait 70 invitations pour des potes et qu’ils sont tous assis là ?! Donc bin la prochaine fois, vous arriverez à l’heure ! » (rires)
En bon artiste engagé qu’il est, Didier Super nous propose quand même de voir la "fin moins commerciale" de son spectacle : une chanson d’amour entre Fabrice et Dalila qui s’achève sous les applaudissements et les rires hilares du public.
Un spectacle qui vaut le coup d’être vu, même si certains apprécieront peut-être plus l’artiste en solo.

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