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Digital Soap

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dj SUG / dj FEST / dj REDBEN Style : Drum & Bass Date de l’événement : 16/01/2008

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Digital Soap, collectif de Djs lillois nous parle ici de ses activités multiples sur son terrain de jeu préféré : la Drum'nBass. Rencontre avec le trio : Dj Fest, Dj Redben et Dj Sug.

 

C’est quoi la Drum’n Bass et pourquoi parle-t-on aussi de Jungle ? Comment caractériser ces mouvances musicales?

Redben : La Jungle, c’est une musique anglaise qui doit avoir une 15aine d’année maintenant et de laquelle découle la Drum’n Bass (D&B). C’est une question de chronologie. La Jungle vient d’une expression musicale de la communauté jamaïquaine de Londres et plus généralement d’Angleterre. Elle est liée entre autres choses aux premiers mouvements de free parties anglaises du début des années 90. La Jungle est donc proche du mouvement reggae-ragga. On y retrouve des influences Dub mélangées à d’autres tendances comme le happy hardcore à la Prodigy - première époque.

La Drum’n Bass est plus du côté de la sphère techno. Là, tout est concentré sur le rythme, les basses et le synthé, le tout à 170 BPM.

Ces dernières années il y a des artistes comme Pendulum  ou Simon Bassline Smith  qui ont vachement apporté en intégrant des gros sons de synthé typiques des années 80.

La D&B est pleine de sous-genres, exactement comme dans l’univers techno. On retrouve la D&B liquid avec des voix féminines, de la D&B dark (Noisia), des trucs plus progressifs (Hedrush & Optical), des sons carrément Transe, du Breakcore et les gros tubes commerciaux aussi comme ceux de Pendulum, Dj Hype, Dj Fresh...

Et pour info, il existe un grand forum français pour garder un œil sur les actualités D&B : www.lavibe.org

 

 

Est-ce que le MC n’est pas aussi un personnage important de la scène D&B ?

Redben : Nous on est pas super fan de MC. 

Fest : C’est dur en France de trouver un MC que tu as envie d’entendre pendant toute une soirée et qui n’en fait pas trop. Il faut qu’il apporte quelque chose à la musique, qu’il ne soit pas qu’un ambianceur.
Sauf exceptions qui nous ont rarement déçues, du genre McTaiwan, un parisien qui bosse beaucoup au Rex avec Elisa Do Brasil et que nous apprécions recevoir. Pareil pour Mc Youthstar.
 

 

Quel est le parcours de Digital Soap, sa façon de fonctionner et ses projets ? 

Sug : A la base avec Stef on faisait de la DnB « rentre-dedans ». On vient plutôt du métal, comme pas mal de Djs D&B finalement. On a découvert la DnB à Dour en 98/99. Il y a eu une année transitoire : vente de guitares pour payer les achats de vinyles et de platines. Puis Ben, est venu se greffer à notre duo.

Redben : On ne fait pas que mixer, on compose aussi nos propres morceaux. Là, nos influences et nos bagages musicaux divers transparaissent plus. 

Sug : Quand on compose, l’un va mettre des synthés seventies, des basses distordues, l’autre va ajouter une touche « transe mélancolique » plus sombre. On va aussi utiliser des samples rock, des boucles hiphop, des a capellas de trucs reggae ou ragga, des musiques et dialogues de film. Principalement, c’est la mélodie qui nous tient à cœur.

Redben : Et puis on a envie de se mettre au live D&B, jouer avec des musiciens sur scène. Mais c’est difficile. Il faut les bons musiciens, un local pour répéter, du matériel, un système son pour pouvoir amplifier les instruments et les machines.
 Dj Sug

Vous êtes-vous déjà déplacé jusqu'en Angleterre, berceau de la D&B ? 

Sug : Etrangement, jamais depuis qu’on fait de la DnB. C’est en Belgique qu’on va trouver les grosses soirées. 

Redben : Pourtant ça doit être assez phénoménal de faire une soirée à la Fabric, une soirée avec 10 têtes d’affiches, c’est autre chose. Mais on n'est pas dans le cliché du junglist qui prend l’Eurostar pour une soirée en Angleterre et qui revient. On est peut-être trop vieux pour ça ?! Les soirées en Angleterre reviennent plus cher que d’aller au Détour !
 

 

Justement, comment se manifeste la scène D&B sur Lille : ses musiciens, son public, ses réseaux ? 

Redben : Des disquaires spécialisés D&B, il n’y en a presque plus. Il y avait Stamina, mais il a fermé même si on peut toujours faire des achats en ligne. 

Fest : Stamina m’a fait découvrir pleins de genres que je ne connaissais pas. Sur Internet, c’est beaucoup plus dur malgré la densité d’information musicale disponible. Mais si tu ne connais pas le site, tu n’y vas pas. 

Redben : Pourtant c’est beaucoup plus sympa d’aller chez le disquaire, d’écouter les disques sur place avant de les acheter, de discuter et de se faire conseiller sur les dernières nouveautés.

Concernant les acteurs D&B à Lille, aujourd’hui, il y a beaucoup de Djs et de plus en plus. Il y deux ans, personne ne venait participer à l’émission de radio de Digital Soap sur RCV (HARD BASS DEALERS le jeudi 00H / 02H sur le 99 fm). Aujourd’hui chaque jeudi il y a du monde !

Et le public lui, ne vieillit pas j’ai l’impression. Il se renouvelle constamment.
 

 

Digital Soap est aussi organisateur de soirées. Quels sont les lieux sur la métropole qui ouvrent leurs portes à la D&B ? 

Redben : Côté soirée, même dynamique, elles se multiplient. Des petites comme des grosses chapotées par des associations qui mettent au menu plus de Djs-stars.

Il y a le Détour évidemment. Le Kiosk, mais c’est assez restreint. Le Sonic, ouvert récemment, programme pas mal de soirées D&B. On y est résident avec deux autres associations D&B qui font de la programmation. (Dark Side Projekt et R9 crew).

Bien sûr il y a l’Aéronef. C’est peut-être la seule salle de sa catégorie qui le fait en France ! C’est l’avantage à Lille d’être proche de l’Angleterre et de la Belgique où la D&B est un genre musical beaucoup plus démocratisé.

Depuis peu, l’Opéra Night accueille également nos soirées. On avait besoin à Lille d’un spot où faire des grosses soirées avec des gros DJ.  C’est un lieu qui à la base n’est pas prédestiné à la D&B mais la salle et le son ont épaté tout le monde, l’ambiance y est bonne et les tarifs abordables. On prépare donc déjà les prochaines soirées ! C’est un challenge intéressant, ça permet de drainer un autre public et de faire découvrir cette musique à des gens qui ne la connaissaient pas. 

Sug : Faire venir des Djs au son plus dark, ça n’est pas encore possible, le public n’est pas prêt à écouter ça. Alors on y travaille, petit à petit pour exploiter la diversité des genres de la D&B.

Redben : Mais une fois que l’Opéra Night sera identifié, on pourra prendre un peu plus de risques et programmer des Djs moins connus et tout aussi bons. 

 

 

 

Comment ça se passe quand on reçoit Andy C (un des Djs D&B les plus consacré en ce moment) ? 

Redben : Effectivement, nous avons invité Andy C le 29 décembre dernier à l’Opéra Night. Andy C n’est pas très accessible, il est très sollicité. Jusqu’à une heure du matin, on n’avait pas de nouvelles de lui ! Il est finalement arrivé et a fait un set pas du tout racolleur. C’était très bien !

Quels sont vos coups de cœurs musicaux du moment ? 

Fest : En DnB, Calyx et TeeBee, j’en peux plus, c’est trop bien !

Redben : Il y a le dernier Ezekiel, BattleField (sorti le 21 janvier) que j’ai trouvé vraiment bien, tout comme le surprenant dernier opus d'Amon Tobin, Foley Room. Et en D&B, The Quemist sur Ninja Tune, très rock’n roll. On s’est trouvé pas mal d’affinité avec eux lors de notre rencontre en décembre à l’Aéronef. 

Sug : Hight Contrast pour moi. Sinon, finalement, j’écoute pas mal mes vieux CD !

 

 

Et la vague Dubstep, ce mouvement musical anglais dérivé du UK Garage et qui commence à pénétrer nos soirées françaises ? 

Sug : Par rapport à la DnB, le dubstep et super lent et super mou. Je préfère le UK Garage, plus dance floor au Dubstep. 

Redben : Ce que je n’aime pas dans le Dubstep, c’est le côté monotone, la même ligne de basse pendant toute la soirée. Ça manque encore un peu de dynamique et de nuances, ça viendra certainement.

 

Votre actualité ? 

Sug : X Ray Recordings doit nous sortir un vinyle. Sinon on est signé pour un maxy vinyles 2 titres sur Maximum Amo, le label de Dope Amo d’Oxford. 

Redben : On gère tout à trois. Production, mixage des morceaux, organisation des soirées, booking, communication…  Digital Soap a eu une activité très chargée ces derniers mois. Trois soirées à l’Opéra Night, La Drum&Bass Supremacy II à l’Aéronef, les 25 ans de RCV avec Elisa Do Brasil, les soirées au Sonic, les soirées au Détour. Et on continue ! Bientôt Paris (La Java le 22 février), Bruxelles (le 8 mars), la montagne cet hiver et plus tard Lyon au Nuits Sonores (mai 2008)

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