R.Wan, le chanteur de Java, sort son troisième album en solo chez Wagram. Nommé « Peau Rouge » celui-ci se montre riche et profond, inspiré et inspirant. On pourrait s’y perdre des jours. Au niveau de la musique les arrangements sont superbes et les influences multiples. Bien entendu le « rap musette » qui fait la marque de Java est toujours présent. Tout au long de l’album des influences urbaines côtoient la chanson française traditionnelle où il est de bon ton de taper sur le « CRS mélomane » et de parler de « La Mafia ».
Toutefois, R.Wan révèle des influences que l’on avait très peu perçues chez lui jusqu’alors. On croise en effet les ombres de Gainsbourg, Sanseverino et Aznavour, à travers des univers qui se font plus sophistiqués, sombres et vaporeux. Les chansons qui en sortent sont du meilleur acabit, rivalisant avec des titres de Java comme « Hawaï » ou « Métro ». Le rap/rock est aussi présent avec « Américaine », rappelant Bloodhound Gang.
Au niveau de ses textes R.Wan confirme son goût pour le télescopage des genres et les fusions improbables de mots. « L’écran totem » s’applique sur la peau et le trivial se mélange au beau. Sa poésie n’en est que plus personnelle même s’il a parfois dû « passer l’inspi dans les recoins », « dans de sombres profondeurs ». « Et l’taser il bat l’beurre ? »
