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Joy as a Toy « Mourning Mountains »

Joy as a Toy « Mourning Mountains »

Joy As a Toy Mourning Mountains Style : Pop & Figures libres Sortie : 23/09/2016

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Alors là... quel bonheur de chroniquer l'OMNI (objet musical non identifié) de Joy as a Toy. Un joyeux bordel parfaitement concerté, un album que vous ne saisirez pas à deux mains, ne coincerez pas cinq minutes dans une case sans qu'il saute obstinément dans tous les coins pour refus d’étiquetage. Savonné comme une planche à laver, délicieux et fou, insensé et parfaitement cohérent. On adorerait vous dire ce que c'est au juste... si seulement on le savait. On sait qu'on prend énormément de plaisir à écouter cette merveille de décalage, de sensations pop tout en fausse patte et en hors piste. Ça pète de tous les côtés, c'est pyrotechnique au meilleur sens du terme, une idée toutes les cinq secondes. Spontané et kaléidoscopique. Un plaisir inouï.

Leur bio indique que Jean-Philippe De Gheest (batteur, collaborateur de Mark Lanegan) et Gil Mortio (bassiste et chanteur) ont transité par l’univers du jazz, une sphère multiple et ouverte où la spontanéité peut parfois être encore la reine. On s'interdit d'habitude de recopier des notices mais c'est exactement ça, la spontanéité reine, une fois qu'on a pris soin de ne pas garder ce qui pourrait ne pas présenter d'intérêt. Tout mais pas n'importe quoi, le risque et la vitesse mais pas de chutes. Toute l'instrumentation est une collection de couleurs utilisées au mieux. On pense parfois aux fulgurances de Gablé sur leur album Cute Horse Cut, au meilleur Andy Partridge d'XTC. Tout est en suspension jusqu'à la prochaine idée, on n'attend pas, on réfléchit, on sinue, on avance, on progresse et on repose son auditeur avec les chœurs doublés de Misbehave par exemple. 

On peut être très cinématographique dans la gestion de l'espace musical, très pop, hypnotique, laisser le temps s'étirer... il devient plus consistant, paresse à nouveau avant de nouvelles tensions. C'est fantastique. On commence même par de longs passages instrumentaux façon manège enchanté ou plus exactement Ghost train un peu emballé, avant d'aller chercher de belles harmonies vocales en chœurs pop et filtrés sur Cowboy mode. Se dégage de l'ensemble, et jusqu'au bout, une jubilation à faire de la musique extrêmement sensible. Ce plaisir totalement pop d'excellents musiciens de jazz transpire de chaque morceau, de l'arpège de Satisfaction key décliné en motif souple au tempo appuyé et décalé de Google a gun. Autre qualité rare... On ne se satisfait pas d'une écoute, on répète, on cherche à percer le mystère de ce disque sans équivalent, bardé de décalages distanciés. On ne se prend pas au sérieux tout en étant d'une rigueur inouïe dans la composition musicale. 

Ils passent le soir de la Saint-Valentin à Bruxelles. Foncez, prenez un TGV, évitez à tout prix le restau moisi et la rose fanée, ça ne vous empêche pas de céder à l'ivresse Botanique. Vous serez rentrés à temps pour filer voir Cian Nugent au Biplan, le 15. Life's for living.

 

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