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Chris Cohen « As if apart »

Chris Cohen « As if apart »

Chris Cohen As if apart Style : Décontraction subtile Sortie : 06/05/2016

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Après Night Beats à la Péniche (entre autres), ce sera au Grand Mix de faire sa rentrée avec Chris Cohen. Autant de raisons d'éviter le blues de septembre en allant d'abord transpirer au son du rock psyché du trio puis d'aller danser lentement sur la très subtile musique de Chris Cohen, située là haut du côté de chez Steely Dan, sans la perfection clinique, ou de Matthew E. White, pour la soul blanche hyper relax et faussement facile. Voilà de subtils arrangeurs, des magiciens soft qui refusent toutes les démonstrations, préférant laisser affleurer toutes les nuances de leur palette pour qui veut bien les entendre. On n'est pas non plus très surpris que Chris Cohen se promène en tournée avec Andy Shauf avec qui il partage un peu plus que l'affiche. On évoque aussi à son sujet la pureté vocale de Colin Blunstone, des Zombies. C'est dire que tout ça est extrêmement léger, de la plume virevoltante, du vent chaud porté par des brises souples. Comme souvent pour ce genre de disque, il faut se garder de le mettre en fond sonore parce qu'il est agréable. C'est au contraire en y portant une attention soutenue qu'on en découvrira tous les arômes, tous les parfums, toutes les nuances. C'est comme ça avec ces albums là, il faut paradoxalement les écouter fort, devant les enceintes. Ce style cool et laid back s’accommode au fond assez mal de la distraction.

Symphonies de poche ou bedroom pop, peu importe,  c'est certes un peu désuet dans l'approche mais ça ne frime pas... c'est tout sauf surproduit, on boise et on fixe le tout sans le moindre clou, à l'ancienne, comme les charpentes à la Française. Air du temps et mode peuvent bien passer, on fixe l'intemporel droit dans les yeux. Avec Deerhoof et The Curtains, on avait déjà pu entrevoir le songwriting limpide du californien, il confirme ici son talent fou pour nous emmener tout en douceur relâchée dans ses contrées harmoniques imaginaires rendues tangibles par sa musique. Cavalcades de piano en résonance claire, valses nocturnes et déhanchées, c'est tout en échos et en sourdines subtiles, calmes dans le demi jour que les branches hautes font, comme disait Paul Verlaine, en clavier effleuré, en caisse claire tamisée par la basse. C'est si singulier et pourtant si facile d'accès que l'on a le sentiment de rencontrer quelqu'un autant que sa musique. C'est élégant et inspiré, pétri de classe. On a vraiment très envie de le découvrir sur scène, d'autant que son parcours de musicien inclut de nombreuses dates, avec de nombreux groupes. De quoi être au point. C'est très sympa la rentrée finalement, suffit de fréquenter les bons établissements. 

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