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« Suffering Chelsea Boots » des Lillois de Cayman Kings

« Suffering Chelsea Boots » des Lillois de Cayman Kings

Cayman Kings Suffering Chelsea Boots Style : Heavy Soul Sortie : 26/01/2016

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"Suffering Chelsea Boots" des Lillois de Cayman Kings :

Un son immédiatement très dense, associé à un déhanchement que n'auraient pas renié des Kinks en train de jammer avec les Small Faces. Forcément, quand on assume des bottes aussi iconiques dans l'histoire du rock que les Chelsea Boots, portées par quatre garçons dans le vent pour l'éternité, ça peut poser un son. C'est tout de suite puissant et d'une texture toute personnelle, rehaussée d'un orgue qui lorgne un peu, sans jalousie excessive, du côté de Ian McLagan, justement, ou de Dave Greenfield, des vilains canards tout en noirs du punk, les Stranglers (Under your crown). On le sait, quand on joue dans cette cour là, une pop teintée de soul puissante et millésimée, il n'y a qu'un truc à savoir faire mais ce n'est pas le plus facile : il faut avoir des chansons à proposer, un peu de songwriting dans la musette, c'est mieux. On voit tant de pastiches sympathiques que leur utilité fait forcément un peu débat au bout d'un moment. C'est aussi que les récents vainqueurs du Tremplin Main Square ont mis la barre assez haut... Les Kings remportent le pari d'être au niveau.

On ne nage pas dans les eaux de la ligne claire pop de Liverpool, c'est plus sensuel, plus charnu, plus chaud, plus sexy, disons-le. Ça doit débarouler serré quand on arrive sur scène avec ce genre de titres à jouer et c'est confirmé par tous ceux qui ont pu les voir. On a entendu d'aucuns évoquer The Hives pour l'énergie communicative, la touche garage, la pincée acide qui vient saupoudrer le tout. On a même parfois l'impression d'entendre les groupes qui ont préludé dans les sixties à l'arrivée d'un son plus lourd, celui qui sera permis avec l'arrivée des amplis de puissance, les Troggs ou la première ébauche de Deep Purple quand c'était un groupe qui lorgnait du côté des Mods, voire les Sonics de Tacoma. On aime une sorte d'arrogance portée haut, sur Memory lane, par exemple, un ensemble puissant, racé et extrêmement équilibré. On ne parle jamais assez ou toujours trop longuement de cet aspect de la musique : la répartition organisée des voix qui composent un album. On sait parfois, à l'écoute attentive d'un disque, qu'un seul cerveau a tout pensé, tout posé, tout organisé. On entend ici un groupe, un gang, une fratrie légèrement énervée qui vous marche dessus comme un 4x4, avec sûreté et assurance, Ampli Vox et Orgue Farfisa pour toute artillerie, tendue d'une batterie martiale, d'une basse solide qui porte une guitare précise et coupante, sans solos poseurs. A voir, en tous cas, ça c'est certain. Les clubs doivent fumer après leur passage, le Poche de Béthune par exemple, le 9 décembre, pour une soirée classe avec Théo Lawrence et Gaspard Royant ou le Centre culturel de Séquedin, le 28 octobre (sans Théo Lawrence), le tout pour des sommes dérisoires. Classe.

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