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Le Bal Musette du Beau Milo

Le Bal Musette du Beau Milo

Le Beau Milo Le Bal musette du Beau Milo Style : Musette, jazz Sortie : 03/06/2017

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Pour faire guincher le Nord comme dans le Paris des années 1910-1950, la troupe lilloise du Beau Milo a sorti en juin dernier son tout premier album : Le Bal Musette du Beau Milo. Authenticité et pluralité sont les maîtres mots de sa combine.

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(Re)Découvrez le bal musette grâce au Beau Milo

C'est plus particulièrement du musette "à l'ancienne" que reprend ou compose le Beau Milo, une musique de métissage et d'immigration, au carrefour de la musique "belle époque", du swing manouche, du ragtime, de la chanson française, de la musique auvergnate, italienne et du tango... Quand, dans un contexte d'industrialisation, aller danser au bal devient un échappatoire populaire pour les différentes communautés urbaines. "Jouer le musette "à l'ancienne", c'est essayer de retrouver une certaine innocence avec un langage assez jazz mais moins complexe rythmiquement et harmoniquement, ce qui le rend facile d'écoute et accessible à tous", explique Étienne Boulanger, accordéoniste du Beau Milo. On essaye de le jouer comme ce qu'il était à l'époque, une musique de jeunes, pleine de fougue et avec des sons nouveaux qui fascinaient : c'était l'accordéon et son son étrange, les débuts de la batterie, le banjo, le sifflet à coulisse, le saxo..."

On essaye de le jouer comme ce qu'il était à l'époque, une musique de jeunes, pleine de fougue et avec des sons nouveaux qui fascinaient.

Etienne Boulanger, accordéoniste du Beau Milo

Une littérature qui emprunte à l'argot des faubourgs populaires et une musique plurielle qui se nourrit du swing de Frehel, Edith Piaf, Jo Privat, qui reprend les textes du répertoire de Vacher ou Bourvil...  Avec l'instrument symbole, l'accordéon diatonique d'Etienne "Marcel's" Boulanger, mais aussi le violon de Clémentine "Pétronille" Godbille, le banjo d'Allan Makowski et la batterie "jâze" d'Alexis Froment. Et, suivant les sonorités humoristiques des vieux cartoons, le chant amusant qui entonne gaiement des refrains gaillards.

Les quatre zigotos du Beau Milo balochaient donc de concerts de poche en célébrations du 14 juillet, casquettes sur la tête, quand ils ont décidé de lancer ce premier album. Treize titres, avec pour entrée en matière, une valse dont le groupe tire son nom : Milo comme Émile Vacher, accordéoniste parisien et fondateur du genre musette au détour du XIXe siècle. Comme un orchestre de bal, il s'agissait dans la setlist de varier les plaisirs et de faire en sorte que les choix soient représentatifs du projet.

Alternent alors les chansons aux paroles légères : "La Valse des costauds" ou "Ma p'tite chanson". Sans oublier le grand succès du Beau Milo, d'après la version de Guerino et Darcelys, "Pétronille Java". L'album évoque aussi les bals musette clandestins sous la forme de textes à double-sens, en référence au contexte de l'occupation. C'est le cas de "Méfie-toi de la Patrouille", de Georgius. On écoute enfin des morceaux dansants de guinguette ou de fête de village auvergnat , comme "Les bourrées auvergnates", des valses telles que la "Malice" ou la "Limace", un tango "Tout s'efface", un ragtime pour fox-trotter à l'appel "Viens dans mes bras"... Jusqu'à la joyeuse farandole, qui clôt l'album dans la liesse générale et invite les danseurs à poursuivre la java.

Le Beau Milo a fait ainsi resurgir des trésors oubliés du musette, montrant ainsi qu'il jouit encore d'une jeunesse éternelle, dans une démarche presque documentaire et la volonté de réimplanter dans la région un patrimoine selon eux déprécié et méconnu.

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