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« Ce qui nous lie » : La vigne, le vin, la famille, la fratrie vus par Cédric Klapisch

L’Actu Ciné de Lille La Nuit vous propose cette semaine de découvrir Ce qui nous lie, le dernier film de Cédric Klapisch, cinéaste sympathique et populaire auquel on doit des films grand public d'excellente qualité : Riens du tout, Le péril jeune, Un air de famille, Chacun cherche son chat, L’Auberge espagnole… Avec Ce qui nous lie, Klapisch s’inspire de souvenirs de jeunesse pour inventer une histoire qui mêle vigne, vin, famille, fratrie… Si le dernier Klapisch n’est pas le meilleur de son parcours cinématographique, il n’en demeure pas moins une œuvre de qualité, portée par de jeunes comédiens qui ont le vent en poupe : Ana Girardot, Pio Marmaï et François Civil.

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Ce qui nous lie de Cédric Klapisch : Ana Girardot, Pio Marmaï et François Civil dans une jolie histoire de vin, de famille et de fratrie.

Critique : Nous n’avions pas de nouvelles de Cédric Klapisch au cinéma depuis Casse-Tête Chinois, dernier volet en 2013 de sa trilogie débutée avec L’Auberge espagnole (2002), poursuivie avec Les poupées russes en 2004, et consacrée au parcours de Xavier - Romain Duris : un peu l’alter ego sur grand écran de Klapisch -.

Pourtant Klapisch n’a cessé de travailler. Il a notamment réalisé en 2015 trois épisodes de la saison 1 de Dix pour Cent et signé en 2015 un documentaire consacré au perchiste Renaud Lavillenie : Renaud Lavillenie, jusqu’au bout du haut (joli titre).

2017 est donc l’année du grand retour au cinéma pour Cédric Klapisch. Ce qui nous lie se déroule en Bourgogne et montre le retour de Jean après plusieurs années d’absence. Un retour provoqué par la mort proche de son père. Jean va retrouver les vignes familiales, sa sœur Juliette et son frère Jérémie.

Cédric Klapisch est parti de souvenirs d’enfance pour bâtir l’histoire de ce dernier long-métrage. Il a confessé que son père emmenait toute la famille en Bourgogne pour leur faire connaître, goûter et aimer le vin.

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Ce qui nous lie de Cédric Klapisch : Pour ce dernier film, le cinéaste est parti de souvenirs d’enfance.

Il reste sans doute dans Ce qui nous lie des souvenirs personnels. Mais le cinéaste signe un film qui demeure une fiction aux situations pour la plupart inventées.

Ce qui frappe d’emblée, c’est la qualité de la mise en images du cinéaste. Si elle peut paraître un peu trop sage, elle a le mérite d’être soignée, offrant de belles compositions de plans (même si on se serait bien passé de certains ralentis trop lourdement explicatifs). Le vin est une histoire de temps qui passe. Les histoires de famille également. Aussi, Cédric Klapisch a eu l’idée et la possibilité (tous les réalisateurs n’ont pas ce luxe) de filmer Ce qui nous lie au long court. Le film fut tourné sur une durée de un an, afin de filmer les vignes sur toutes les saisons. Il en résulte des images de toute beauté, signées par Alexis Kavyrchine.

Autre point plaisant du film : la sensualité qui s'en dégage. Klapisch prend grand soin de filmer la vigne, les éléments, les bouches, les pieds, les nez, les corps… En filmant au plus près ses personnages, en cadrant au plus près de leurs nuques, mains, lèvres, visages, il fait comprendre au spectateur que toute cette histoire est une histoire de vie. La vie qu’on trouve dans les pieds de vigne, le raisin, le vin, les ventres…

Les acteurs sont au diapason. D’abord les plus jeunes : Ana Girardot, Pio Marmaï et François Civil - déjà dirigé par Klapisch dans Dix pour cent -, Karidja Touré, amènent l’énergie que le film demande.

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Ce qui nous lie de Cédric Klapisch : Le film dégage une vraie sensualité.

Des acteurs à la carrière déjà plus longue forment également une belle distribution : Florence Pernel, Jean-Marie Winling (qu’on aime détester dans le film), l’impeccable, comme toujours, Eric Caravaca.

L’équilibre que Klapisch trouve entre nouvelle et jeune génération d’acteurs permet à Ce qui nous lie de concrétiser à l’écran une jolie métaphore de la transmission dans la vie et au cinéma.

On peut d'ailleurs voir Ce qui nous lie comme un film déguisé sur le 7ème Art. Le travail du vigneron ressemble étrangement au travail du cinéaste. Il lui faut la même patience, travailler avec une équipe qu’il doit réunir, faire des assemblages de raisins pour créer un bon cru. Comme un réalisateur assemble des images pour donner naissance à un beau film.

Si Ce qui nous lie demeure un peu sage et attendu, trop prévisible de la part d’un réalisateur qui a signé par le passé des œuvres plus originales, Il n’en demeure pas moins un joli film.

En somme, Klapisch nous offre un beau livre d’images, un conte qui saura séduire les spectateurs qui aiment qu’on leur raconte de belles histoires.

La vidéo de Camilia Jordana qui interprète la jolie chanson-titre de Ce qui nous lie, co-écrite par Cédric Klapisch (présent dans le clip).

Synopsis : Jean a quitté sa famille et sa Bourgogne natale il y a dix ans pour faire le tour du monde. En apprenant la mort imminente de son père, il revient dans la terre de son enfance. Il retrouve sa sœur, Juliette, et son frère, Jérémie. Leur père meurt juste avant le début des vendanges. En l’espace d’un an, au rythme des saisons qui s’enchaînent, ces 3 jeunes adultes vont retrouver ou réinventer leur fraternité, s’épanouissant et mûrissant en même temps que le vin qu’ils fabriquent.

Ce qui nous lie de Cédric Klapisch
Scénario : Cédric Klapisch et Santiago Amigorena
Avec : Pio Marmai, Ana Girardot, François Civil, Jean-Marc Roulot, María Valverde
Photo : Alexis Kavyrchine
Musique : Loïc Dury et Christophe Minck
Genre : Comédie, Drame
Durée : 1h53
Sortie : 14 juin 2017

Affiche, photos, film-annonce © Studio Canal

Site officiel de Cédric Klapisch

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