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Antoine Schoumsky

Antoine Schoumsky

Antoine Schoumsky Schoumsky au Parloir Style : Humour noir Date de l’événement : 31/10/2014

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Antoine Schoumsky est l'une des valeurs montantes du paysage humoristique français. Après plusieurs passages à ONDAR (l'émission On n’demande qu’a en rire), des sélections dans de nombreux festivals d'humour, des projets d'écriture pour des courts et longs métrages, des passages à Groland ou au cinéma (Toute une histoire de Jean Rousselot, premier rôle du film Cavalerie), le curriculum vitae du jeune humoriste commence à être bien rempli... Et visiblement, c'est loin d'être fini ! Il nous a parlé de son dernier spectacle "Schoumsky au Parloir" (à voir les 31 octobre et 1er novembre au Spotlight à Lille), de ses futurs projets, ainsi que quelques anecdotes croustillantes... Humour noir, parfois borderline, chez Lillelanuit.com, on aime Schoumsky !

Nous vous avons découvert lors de vos passages à ONDAR, est-ce que c’est le tremplin qui a lancé votre carrière dans le one man show ?

Antoine Schoumsky : Non pas vraiment, j’avais déjà fait pas mal de salles en France, et notamment gagné le Festival L’Humour en Capitales en 2012, qui m’avait déjà bien fait connaître. Mais disons que ça a été quand même un bon coup de pouce !

Les thèmes sont souvent imposés à ONDAR, est-ce que ça vous a dérangé de ne pas pouvoir vous exprimer librement sur les thèmes que vous vouliez ?

Antoine Schoumsky : Ah non du tout, les thèmes imposés sont plus pour les anciens, moi je débutais chez Ruquier. Mais je pense que c’est dans la contrainte et la difficulté qu’on devient encore plus créatif. Donc non ça ne m’a pas gêné du tout !

Comment s’est passée la première fois seul sur scène ?

Antoine Schoumsky : A 27 ans ! C’était stressant mais surtout très excitant, en général je fonctionne à l’adrénaline don c’était très bien ! Se retrouver tout seul face à des gens c’est parfait.

Vous avez une préférence entre écrire pour vous ou pour les autres ?

Antoine Schoumsky : Je préfère largement le faire pour moi. Chaque comédien a son rythme, sa façon de parler, ce qui fait que c’est plus facile d’écrire pour moi parce que je sais très bien comment je vais dire les choses, comment je vais faire passer les sous entendus, donc c’est beaucoup plus rapide d’écrire pour moi.

Dans votre spectacle « Au Parloir », votre humour est assez borderline…

Antoine Schoumsky : …C’est ce qui ce dit oui !

Mais au final, ça ne tombe pas dans la vulgarité et c’est assez recherché finalement. Est-ce qu’il y a des gens qui ont tout de même mal réagi à vos sketchs ?

Je suis de la génération qui a adoré South Park et Albert Dupontel donc forcément ça se fait ressentir dans le spectacle.
Antoine Schoumsky

Antoine Schoumsky : Oui, je ne cherche pas à pratiquer un humour qui plaît à tout le monde, donc forcément au début quand tout le monde ne sait pas ce qu’il vient voir, il y en a qui peuvent être surpris. Effectivement, il y en a qui me mettent dans la case humour trash ou humour noir. Comme vous voyez je ne cherche pas à être vulgaire, ce sont des images qui peuvent être un peu crues mais surtout ce sont des thèmes que j’aborde où il n’y a pas de sujets tabous. Et justement, je pense qu’il faut rire de ce qui est tabou, il faut rire de ce qui fait peur. Le truc c’est que mes personnages sont un peu rugueux. Je suis de la génération qui a adoré South Park et Albert Dupontel donc évidemment ça se fait ressentir dans le spectacle.

Justement par rapport à Dupontel, il fait partie de vos modèles ?

Antoine Schoumsky : Ah oui oui, pour moi c’est le plus grand !

C’est vrai qu’il a un humour particulier, c’est pour son style que vous l’appréciez particulièrement ?

Antoine Schoumsky : Moi j’aime tout ! Je suis un grand fan de Chaplin, de Gene Kelly, de Woody Allen, et de Dupontel. Je ne me cloisonne pas sur un style, ça peut être toutes les formes possibles, tant que c’est drôle ! Il se trouve que ce que j’aime bien dans le texte, ce sont les images un peu fortes et un peu trash dirons-nous, même si je ne cherche pas vraiment à choquer. Dans mon spectacle ça se ressent, j’aime Gene Kelly, il y a donc un morceau très visuel. Je suis musicien, donc ça se ressent aussi dans le spectacle. Disons que je suis client de toutes les formes qui peuvent faire rire.

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Antoine Schoumsky lors de son premier passage à ONDAR.

 

Est-ce que votre spectacle a évolué suite aux réactions du public ?

Antoine Schoumsky : Un spectacle se rôde toujours. On travaille, on veut y ajouter des choses nouvelles. Là je sais que j’ai encore modifié certains moments, aussi du fait que maintenant il y a des choses diffusées en télé. J’aime aussi que les personnes qui viennent dans la salle soient surprises. Donc je veille à changer certaines choses qui ont pu être diffusées en télé ou sur internet. Et puis oui effectivement, entre les toutes premières fois où on voit les réactions du public et ce qui passe, ce qui ne passe pas, au fur et à mesure on améliore, donc c’est un travail constant.

Est-ce qu’il y a une raison particulière au fait que vous ayez choisi le thème de la prison pour ce spectacle ?

Antoine Schoumsky : En fait, le vrai thème du spectacle porte sur les gens qui veulent devenir célèbres à tout prix, avec la télé-réalité, les gens qui se filment sur YouTube. La prison, c’est simplement le décor. Ça parle des gens qui disent que passer à la caméra, passer à la télé, ça va changer leur vie, soit disant parce qu’ils ont un talent fou. Ils vont donc faire toutes les émissions de télé-crochet, où ils vont se faire humilier en direct. L’histoire du personnage principal est celle d'un gars qui explique qu’il a un talent fou dans la musique, alors que c’est complètement faux. Il se dit que ce serait génial de passer à la télé. Il va donc tout faire pour être remarqué, sauf que justement, il va faire la petite chose de trop qui va l’amener tout droit en prison. Et c’est là que commence l’histoire.

Vous osez beaucoup sur scène, notamment dans le texte, est-ce que vous pensez que la plupart des humoristes en France sont trop « lisses », qu’ils n’osent pas assez ?

La télé laisse plus la place à un comique qui dérange un peu moins, qui plaît un peu plus à la ménagère.
Antoine Schoumsky

Antoine Schoumsky : Je ne pense pas, il y a aujourd’hui une grosse génération qui n’est pas du tout lisse. Il y a par exemple Constance, qui aime créer des personnages assez extrêmes, vraiment dans l’humour noir. Il y a un paquet d’humoristes dans ce style là. C’est juste qu’on ne leur laisse peut-être pas la place en télé pour s’exprimer. Je pense que c’est plutôt ça le problème. Non, il y a plein de gens qui ont beaucoup de choses à dire, de manière très forte, très cynique et très sarcastique. C’est juste que la télé laisse plus la place à un comique qui dérange un peu moins, qui plaît un peu plus à la ménagère.

Suite à ces débuts réussis dans le one man, quels sont vos objectifs pour la suite, est-ce qu’il y a déjà des idées, des projets en vue ?

Antoine Schoumsky : Oui, il y a d’autres idées de spectacles en vue. Et puis après des programmes télé et surtout du cinéma.

Je suppose que vous ne voulez pas en dire plus pour le moment…

Antoine Schoumsky : Non, ce sera la surprise ! Ce sera des projets d’écriture, sur des univers que j’aime bien défendre. Mais pour le moment c’est trop tôt pour en parler.

Pour terminer, est-ce que vous auriez une anecdote particulière à raconter depuis le début de votre carrière dans l’humour, une rencontre, un moment qui vous a marqué ?

Antoine Schoumsky : Oui, j’en ai même deux ! La première est ma rencontre avec Daniel Prévost quand j’ai fait le festival de Dinard, un chouette festival en Bretagne. Il était tard, après la fin des représentations, on se retrouve tous au restau, et Daniel Prévost vient me voir et me fait un compliment à sa manière, il me dit : « Toi t’es délicieusement dégueulasse » ! Daniel Prévost qui te dit ça, ça fait toujours plaisir, j’étais ravi ! Et la deuxième, c’était dans une salle où je faisais mon spectacle et il y a une vieille dame qui, suite à une blague que je ne citerai pas là, a dit à voix haute : « Ah non » ! C’était trop pour elle !

Retrouvez Antoine Schoumsky les 31 octobre et 1er novembre prochains au Spotlight, pour son one man show Schoumsky au Parloir.

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