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Ars Musica 2014 : La Nuit du Quatuor

Horaires: 22:15

Prix :

  • 22 : Bota'Carte - Etudiant
  • 25 : Vente
  • 37 : DayPass Etudiant
  • 40 : DayPass

Quatuor Tana (22h30)

Plusieurs des quatuors de Philip Glass sont dérivés de musiques non destinées au concert. C’est le cas notamment du Quatuor n° 3 (1986), partition introspective et nostalgique dont les six mouvements reprennent certains matériaux de la B.O. que Glass avait livrée pour le film Mishima de Paul Schrader. Nostalgique, élégiaque, est aussi le Premier Quatuor de Michael Blake, dédié en 2001 à un ami défunt, et dans lequel le compositeur dit avoir cherché également à réfléchir sa double culture, européenne et africaine. C’est une autre alchimie, tout aussi subtile, qui est à l’œuvre dans le quatuor Solve et coagula de Michel Lysight (2013), composé pour le Quatuor Tana, et dont le titre (Dissous et coagule) reprend justement cette formule des alchimistes dont on a pu dire qu’elle renfermait tout le secret du « Grand Œuvre »... Trois partitions qui ne rendent que plus curieux d’entendre celle qu’Alithéa Rippoll, compositrice pas encore trentenaire, a écrit en écho à ses glorieux aînés.

Balanescu Quartet (23h40)

Formation culte emmenée depuis 1987 par le charismatique Alexandre Balanescu, le Balanescu Quartet offre un programme en forme de «greatest hits», parfait résumé d’un parcours qui n’a cessé d’aller et venir entre les styles musicaux. Dès son troisième CD, Possessed, le quatuor accédait en 1992 à une notoriété inédite : ce disque proposait d’étonnantes et détonnantes transcriptions pour quatuor à cordes des plus grands tubes de Kraftwerk. Deux ans auparavant, en 1990, le quatuor s’était vu dédier le Quatuor n° 2 de l’Anglais Gavin Bryars, figure phrase de la scène postminimaliste – Alexander Balanescu jouait depuis 1979 au sein du Gavin Bryars Ensemble. En 1994, le second CD du quatuor sera consacré à la musique de son fondateur : Luminitza («lueur» en roumain) mêle les influences de la musique répétitive au folklore d’un pays que la famille d’Alexander Balanescu avait quitté en 1969... Lumineuse idée que d’avoir inclus à ce programme la magnifique musique composée par John Lurie pour Stranger Than Paradise, le premier long métrage de Jim Jarsmush (1984), partition d’une nostalgie et d’une grâce très mitteleuropéennes.

Quatuor Béla (00h50)

Ce programme captivant, tout en offrant un voyage transcontinental et transgénérationnel à travers la musique (post)minimaliste, invite également à réenvisager l’opposition traditionnelle entre minimalisme et sérialisme. On sait la vénération que Morton Feldman vouait à Anton Webern. La confrontation entre les Six Bagatelles op. 9 de ce dernier (1909-1913) et les Structures de son cadet (1951) se révèle, à cet égard, passionnante. Tout comme l’est la découverte du rare Quatuor N° 1 de Philip Glass, unique expérience « atonale » de son auteur, qui vint en 1966 conclure sa première phase créatrice... Le Quatuor à cordes n° 3 de Conlon Nancarrow (1988), alternance de passages quasi expressionnistes et de moments où les sons lentement se raréfient, résume finalement les deux pôles entre lesquels les Béla nous invitent à aller et venir. D’une part, les rythmes de danse de White Man Sleeps du Sud-Africain Kevin Volans, l’énergie communicative du Five To Five de Walter Hus (1985) ou des Mouvements désordonnés du trublion Albert Marcœur (2008). De l’autre, le calme et la sérénité, auxquels le String Quartet In Four Parts de John Cage (1949-50), dédié à Lou Harrison et pénétré de philosophie indienne, offre une sorte de manifeste...

String Quartet Frosch (02h00)

C’est une belle galerie de francs-tireurs, regroupés autour de la figure tutélaire de Terry Riley, que nous présentent les Bulgares du Quatuor Frosch. Ainsi de leur compatriote Ventzislav Dikov, qui mène avec un égal succès une carrière de peintre et un parcours de compositeur. Quant au Tokyoïte Hoppy Kamiyama et au Rennais Olivier Mellano, ils ont en commun d’œuvrer aussi bien dans le domaine du rock au sens (très) large que dans celui des musiques écrites. À la folie du premier, le second préfère la mélancolie avec un quatuor, RiVIEre, que Mellano présente comme une «métaphore de la vie humaine». La vie de Frédéric Lagnau fut, elle, tragiquement brève. Emporté à 43 ans par le cancer, il aura eu le temps de composer un bref quatuor à cordes, Après la révolution, je suis passé chez moi (1998), qui l’impose comme l’un des plus passionnants minimalistes français... Quant à Anthem of the Great Spirit, première des cinq parties du monumental Salome Dances for Peace de Terry Riley (1986), qui constitue la colonne vertébrale de ce programme, elle fait naviguer l’auditeur à travers une infinité de climats et de traditions musicales.

Quatuor Akthamar

En 1970, Philip Glass et sa première épouse, la comédienne JoAnne Akalaitis, avaient initié la création de Mabou Mines, troupe expérimentale new- yorkaise avec laquelle Glass collaborera régulièrement, livrant notamment plusieurs musiques pour des mises en scène de Beckett – parmi lesquelles, en 1983, Company. C’est de cette musique de scène qu’il tirera, un an plus tard, ce Quatuor n° 2, partition introspective qui est l’une de ses plus émouvantes. Les rythmes répétitifs parcourent également le Ritual (2003) de Michel Lysight, au lyrisme quasi slave, comme le Definitely Disco (2008) d’Andrew Poppy, pièce de concours pour laquelle la consigne était de s’inspirer d’une danse... Las lágrimas de un Ángel, troisième quatuor de Claude Ledoux, fait contraste avec ces pièces consonantes et pulsées. Dédiée à Angelica, cette petite Équatorienne qui, en 2008, avait failli être expulsée de Belgique, la partition affirme une écriture plus heurtée, dans laquelle des bribes de musique andine sont soumises à des traitements sonores radicaux.

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