Shaka Ponk sortait le 17 mars dernier son nouvel album, The White Pixel Ape (Smoking Isolate to Keep in Shape). Une bonne nouvelle pour les mordus des singeries du groupe français, qui nous avait livré le fameux DVD Geeks on Stage l’année dernière.
Shaka Ponk, ce n’est pas qu’un nom, comme ce n’est pas que de la musique ou que du spectacle, mais tout à la fois. Réunis autour d'un concept associant musique, images et activisme, les membres du groupe ont mis du temps à imposer leurs couleurs, mais sont aujourd’hui connus et reconnus dans l’univers musical français, qui n'a compris que très tard le potentiel de ces artistes de génie. Car le génie c’est ce qu’ils cachent derrière leur mascotte digitale Mister Got, ce grand singe qui les accompagne depuis leurs débuts en 2000. Et c’est ce que montre leur dernière bizarrerie en date, The White Pixel Ape, qui arbore fièrement sur sa pochette… une tête de singe, bien sûr !
Après Loco Con The Frenchy Talking (sorti en 2006), Bad Porn Movie Trax (paru en 2009) et l’acclamé The Geeks and the Jerkin Socks (sorti il y a un peu plus de 2 ans), le dernier opus signé Shaka Ponk est une nouvelle claque de la part d’un groupe qui sait comment en mettre plein la vue et les oreilles, avec ses créations musicales et visuelles. La révélation qui s’est faite avec le titre « My Name is Stain », titre phare de l’album précédent, laisse place à « Wanna get Free », qui propose un clip toujours aussi déjanté aux graphismes hallucinants (cf. vidéo ci-dessous) et termine d’asseoir leur position d’artistes accomplis en France.
The White Pixel Ape, c’est un album travaillé qui mélange des genres musicaux et influences. Il met en déroute autant qu’il est addictif et pousse les curieux à vouloir connaître les coulisses de création de telles chansons.
L’attaque de l’album se fait avec « Lucky G1rl », une entrée en matière musclée et sans concession. Les rockeurs seront contents de constater que batterie et guitare ont un vrai rôle derrière les voix de Frah et Samaha Sam, les chanteurs du groupe, que l’on ne se lasse pas d’entendre. Plus tard dans l’album, on retrouve ce style avec « Gimme Guitarrrrra » notamment, qui laisse entendre des cris de singes.
Inclassable, voilà comment on définit le « genre » de musique que propose ces OVNI de la scène française. Dans cet album, il y a du rock, certes, mais aussi de l’électro, des moments funk parsemés de touches hip-hop et autres étrangetés qu’on adore ! Bref, tout ce qui fait la bonne recette de Shaka Ponk… Un travail sur les sons, complété par celui sur des textes qui livrent des histoires et états d’âme ayant un vrai sens. Et on n’a pas encore vu ce que ça donne en live !
« Monkey on the Wall » est le titre coup de cœur de Lille La Nuit dans cet album car il « sonne bien », tout simplement, et surtout il mélange les influences musicales, joue sur de multiples effets et y pose un texte délivrant un vrai message, qui rappelle les valeurs de cette réunion d’artistes.
Certains morceaux comme « Black Listed » nécessitent d’avoir une tolérance élevée pour le rock musclé, mais celui-ci réserve dans sa « subtilité » quelques moments de calme au milieu d’une tempête d’ « have you lost your mind ». Répétés sur plusieurs tons et par différentes voix entre quelques mots d’espagnol et sur les sons d’instruments qui se déchaînent par moments comme des tocs incontrôlables, ce titre révèle un petit côté schiZOOphrène, dira-t-on, qui termine sur un final surprenant.
Au milieu de ce fouillis de titres originaux, on y trouve certains qui sauraient être appréciés de tout public, comme « An Eloquent » ou « Heal Me Kill Me », qui met en avant la voix de la chanteuse, ici plus suave, presque soul.
Le gong de fin sonne au terme du titre « 6XLove » mais sûrement pas pour Shaka Ponk. Après avoir écouté cet album, il ne reste qu’une chose à faire : aller voir ces grands malades sur scène ! Et parce qu’une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, Lille La Nuit vous annonce qu’ils passent en concert le 31 mai prochain au Zénith Arena de Lille.
