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El Pintor d’Interpol

El Pintor d’Interpol

Interpol El Pintor Style : Sortie : 08/09/2014

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Sorti le 8 septembre, El Pintor est un disque forcément complexe comme tout album produit par les groupes qui tournent depuis longtemps. Comment se renouveler, ne pas baisser sa garde, ne pas produire un nouveau disque qui ressemble à un best of, comment oser sans se trahir ? L’exercice est hautement périlleux.

Paul Banks et Daniel Kessler le savent bien, eux qui sont allés supplier Carlos Dengler, le bassiste qui n’aimait pas la basse, de revenir. Fin de non recevoir. Et on ne parle plus à Carlos. Bizarrement, Paul Banks avoue à Rolling Stone que cela redonne de la fraîcheur au groupe. Quatre ans après ce départ et l’album sobrement intitulé Interpol, les revoilà, avec les chansons de Daniel, comme depuis le début, puisque Banks n’écrit que pour lui, sous le pseudo de Julian Plenti. Interpol est là, le disque sur la platine. Banks à la basse pendant tout l’enregistrement. Play.

La vague des groupes qui ont remis au goût du jour une new wave devenue cold ou dark ou goth et autres adjectifs affolants ne sont pas tous du meilleur goût : synthés collants, sons datés, tics de production ennuyeux, on tourne souvent la tête. Interpol ne tombe pas dans ces écueils et livre un disque qui s’insère parfaitement dans son histoire, on les reconnaîtra en douze mesures sur All the rage back home dès l’intro terminée ou sur Ancient Ways et sa batterie martiale en ouverture. On retrouve cette subtile tension entre la basse sombre et profonde, des accords nettement plus clairs et répétés à la guitare et une batterie qui ne se contente jamais de garder le tempo.

Un atout et un écueil. Aucun fan ne sera déçu, peu de chances de marquer l’histoire du groupe par une tentative qui se démarquerait radicalement des efforts précédents : on change, certes, on colore différemment, on nuance la palette, l’album est moins expérimental que le précédent, moins pompeux que Our love to admire mais on voit mal qui se ralliera soudainement à Interpol au motif de ce nouveau disque.

On apprécie particulièrement également l’attaque de basse de Everything is wrong, le sens des ruptures rythmiques ou l’élégance détachée de Same town new story qui semble résumer parfaitement ce qu’on peut penser de ce très bon disque, une nouvelle histoire dans la même ville. Quand la déco vient d’être refaite à neuf, on a parfaitement le droit de ne pas avoir envie de déménager.

Quelques dates à venir :
24 janvier 2015 au Forest National - Bruxelles
27 & 28 janvier 2015 à l'Olympia - Paris

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