Le best-seller de la danse contemporaine à voir ou à revoir.
Presque 35 ans d’âge. La chorégraphie demeure, les danseurs changent, la puissance et la beauté continuent à nous frapper de plein fouet. Le choc vécu lors de la découverte de cette œuvre, ses images et l’émotion ressenties perdurent encore. C’est peut-être l’une des seules pièces chorégraphiques dites contemporaines, avec les premières de Pina Bausch, devenue un classique. On a parlé, et à juste raison, de l’univers désolé de Beckett devant ce spectacle drôle et terrifiant, cruel et pitoyable, bouleversant et dérangeant.
Mais May B ne se réduit nullement à une illustration chorégraphiée et dansée, aussi talentueuse soit-elle, du théâtre du grand dramaturge irlandais. C’est une œuvre totalement singulière et personnelle ayant au moment de sa création peu d’équivalent dans le paysage chorégraphique, sinon en écho au Butô. Maguy Marin développera cette esthétique, cette vision grotesque et effrayante d’une humanité errante et apeurée dans certains de ses spectacles suivants comme Hymen et Eden. May B reste un pur joyau, une pièce qui synthétisa à sa manière une danse contemporaine alors en train d’éclore sous de multiples formes.
