Depuis quelques semaines, ce nom à coucher dehors est sur toutes les lèvres, à Toulouse, Liverpool, Perth et Marseille.
Fomenté par Benjamin Glibert, Julien Gasc et Julien Barbagallo en marge d'Hyperclean en 2005, Aquaserge s'est imposé comme le navire amiral de la flotte Souterraine (la toute première référence estampillée La Souterraine était d'ailleurs une manière de best-of du groupe) et surtout comme l'un des groupes français les plus fascinants de la décennie, faisant le lien entre le vivace vivier de chansonniers "pop" que compte notre beau pays (Eddy Crampes, Pablo Padovani/Moodoïd, Emile Sornin/Forever Pavot et tous leurs cousins), les défenseurs du jazz-rock, les admirateurs de Wyatt, les enfants de Stereolab, les petits enfants d'Hector Zazou et accessoirement l'un des groupes de rock les plus visibles au monde (Barbagallo est aujourd'hui un membre permanent de Tame Impala).
En début d'année, Aquaserge - qui avait mué en quintet pour son formidable À l'amitié, montait sa version Orchestra avec l'ajout de trois souffleurs de haut-vol (dont le saxophoniste Robin Fincker, entendu sur certains des meilleurs disques de jazz de ces dernières années). À l'occasion des dix ans du groupe, on avait eu la chance d'assister - à l'Olympic Café, à Paris - à un concert d'Aquagascallo avant même que le sobriquet soit adopté.
Glibert, Gasc et Barbagallo y avaient joué des morceaux d'Aquaserge bien sûr, mais aussi "Canada" de Julien Gasc et "Ça tu me" de Barbagallo, avec Pablo Padovani à la caisse claire. On en a un souvenir ému et humide (il faisait 35 degrés dans le fumoir vitré du club de la Goutte d'or). On a hâte de savoir ce que les habitants de Gaillac, Lyon et Liverpool vont en penser.
