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Rover + Burning Peacocks au Théâtre de Béthune

C’est dans le magnifique cadre du Théâtre de Béthune qu’à dix-sept heures pétantes les Burning  Peacocks  sont apparus dans une jolie lumière bleutée, une première partie légère et enjouée qui a bien plu au public. Les Burning  sont venus en toute simplicité pour nous faire découvrir quelques morceaux phares de leur premier album Love Reaction. Debout sur scène, le duo parait très proche. La chanteuse gracieuse et le guitariste mélodique ont pris possession timidement mais sûrement de la scène, l’ordinateur toujours à portée de main pour lancer le beat. C’est en toute sincérité que la chanteuse nous a offert une prestation tour à tour in English  et en Français, drapée d’une voix de velours très personnelle, imposant des  choix sonores affirmés,  électros et romantiques. Elle a tenté de mettre à l’aise le public en lançant un « c’est pas trop bizarre de regarder un concert assis ? Vous pouvez vous lever si vous voulez ! » Le public bien sage est resté dans son siège tout en sachant se délecter des morceaux proposés. Alma Jodorowski, actrice mannequin, et ici surtout chanteuse, a su étonner tendrement le public en charmant avec sa pop électro sensuelle, aux sonorités chaloupées sur un morceau parlant de Ghost… On a pu percevoir agréablement des références aux cinéma français et américain, apprécier le style Nouvelle vague, et on pense à des chanteuses comme Lou Doillon ou Elena Noguerra, pour la sensibilité exprimée. Le joli groupe a enchanté avec son dernier titre Odyssea. Comme au cinéma, la bande annonce nous a bien plu, on attend que le groupe se saisisse pleinement de ses notes et arrangements romantiques pour nous dévoiler par la suite son film… A suivre…

Sexy à souhait, caché derrière son look de rockeur, paré tel un guerrier de ses lunettes noires, Timothée Regnier est arrivé sur scène dans une lumière rouge sensuelle, et a clairement joué de son image de  crooner sur le titre Along, une version alanguie plus personnelle et scénique que sur l’album. Des halos de lumière semblent être venus déposer Timothée et ses trois acolytes sur scène, et ont fait forte impression. L’ingé son et l’ingé lumière se sont harmonisés en cœur pour nous dévoiler Rover sous ses meilleurs facettes : dandy rock ou dandy rauque… Toutes les émotions sont passées dans la voix et la mélodie : passion, tendresse, et romantisme noir.

« Ma dernière suée à dix-sept heures remonte à quelques années », plaisante le chanteur. « Merci d’être là à l’heure du goûter. Désolé pour le report de date. Blessé à la jambe, on avait dû annuler, mais  on s’est remis ; enfin je me suis surtout remis tout seul », lâche-t-il amusé avant d’entonner un Call my name des plus émouvants.

Les sièges ont tremblé, la chanson suivante Remember a fait clapper des mains le public vif et enchanté par la prestation détonante du chanteur, sachant jouer sur tous les registres de voix : rock, lyrique, haut perché,  mais toujours sombre…Kiss me, kiss me chante-t-il triste,  imposant et paradoxalement si fin et délicat dans ses intentions. Il nous remercie tous chaleureusement de l’accueil, ayant sans doute particulièrement apprécié quelques sifflets d’admiration sur Some needs.

Il scande des « you » puissants qui nous happent complètement dans la chanson Champagne et transcende le morceau par une presta à l’harmonica des plus springsteeniennes, magnifique, doux et tendre. Il est dix huit heures quarante, un dimanche. Il n’y a pas d’heures pour être rock, pop, pour écouter Rover, qui lance : « On est bien dans le Nord. On étouffe dans le Sud "On ira tous manger ensemble après », d’une manière drolatique et  piquante.

In the End a conforté l’idée que Rover est aussi un géant de la voix: montées en puissance sans fin dans les timbres, totalement maîtrisées, presque tranquillement, feulements sensuels, etc. On se demande toujours jusqu’où il peut aller tant cette puissance vocale parait facile et surnaturelle. Tonight a mis tout le monde d’accord, public chaleureux debout pour ovationner Rover qui nous propose un magnifique rappel avec un Let it glow classieux et décadent. Timothée Régnier a tout du personnage tourmenté mais aussi enjoué que l’on trouve dans les Fleurs du Mal de Baudelaire,  sombre et faustien,   il a tout « d'un être troublé par la passion, qui peut obscurcir l'esprit de l'homme » et qui ne cessera pas de si tôt de nous fasciner.

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