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Dunk! Festival – Jour 3

A l'aube de ce troisième jour, on commence à discerner la fatigue sur le visage des festivaliers. Mais la chaleur écrasante n'aura pas raison des quelques milliers de spectateurs venus profiter de ce dernier jour du Dunk! Festival.

C'est dans la précipitation que je débarque au milieu du set de The Hirsch Effekt, que j'aurais regretté louper pour le coup. Dans cette programmation pourtant riche en esthétiques expérimentales, The Hirsch Effekt se distingue clairement comme un ovni. A la croisée des genres, la formation allemande donne dans le mathcore frénétique, à travers une alliance improbable de styles qui rappellera Mr Bungle ou les débuts de The Dillinger Escape Plan. Perturbant à l'écoute, la performance de The Hirsch Effekt n'en est pas moins généreuse et complétera volontiers votre dose de caféine pour débuter cette journée.

Après un court passage par la Stargazer Stage, où le set d'Herbstlaub ne survivra pas à la chaleur étouffante qui règne sous les chapiteaux, c'est face à UpC DownC que nous faisons face (ou Up-C Down-C Left-C Right-C ABC + Start). Que dire... du lourd ! Du très très lourd et une énorme surprise pour le coup. Si les morceaux d'UpC DownC alternent sans faille entre les ambiances légères et les murs de son, l'énergie elle est bien présente sur la scène. A la sortie de la main stage, un spectateur bien atypique arrose les festivaliers, ce qui une fois n'est pas coutume sera vu comme un soulagement.

A mi chemin entre les deux scènes, là, perdus au milieu des arbres s’est amassée une foule de spectateurs, entourant une scène improvisée. Aucune mention de cette performance n’est pourtant indiquée sur les programmes, ce Forest Show improvisé n’étant connu que des spectateurs ayant emprunté les sous bois séparant les deux scènes. Alors que Wyatt E débute son set sous la Stargazer Stage, le groupe Kokomo crée la surprise avec ce qui sera sans doute le concert le plus marquant de la journée. Puissante et intimiste, la performance spontanée de la formation allemande restera comme l’élément qui aura scotché un bon nombre de festivaliers, offrant à leur musique une toute autre dimension et surpassant même l’impression qu’ils avaient pu nous donner la veille sur la Main Stage.

On m’a dit “Vas voir Nordic Giants !”. J’avais écouté vite fait sans en avoir un souvenir mémorable, mais comme je dois être influençable et que mes prescripteurs me déçoivent rarement, bien m'aura pris de suivre leurs conseils et de patienter face à la main stage. Deux silhouettes se distinguent dans l'obscurité, face à un écran où sont projetés des courts métrages fantastiques, énigmatiques, à l'esthétique particulièrement soignée. Face à leurs instruments, les deux silhouettes masquées, aux tenues inspirées des créatures nordiques, s'illustre à travers des ambiances épiques, où le clavier conserve une bonne place et où la guitare jouée à l'archet est ponctuée de samples remplaçant la voix de ces deux géants. Nordic Giants est aussi bien une expérience visuelle qu'auditive qui vous emporte et s'illustre par une complémentarité rare entre l'image et le son, permettant au groupe d'offrir une toute autre dimension à leur musique.

Après une telle claque, difficile de remettre les pieds sur terre et la performance de I Am Waiting For You Last Summer, bien qu'énergique, manquera de saveur. Direction alors la Stargazer Stage pour découvrir l'ambiance intimiste et sensorielle de Syndrome. Difficile de se frayer un chemin à travers le public tant la foule s'est amassée pour assister à la prestation de cet autre représentant de la Church of Ra. Dans un silence de cathédrale, Syndrome exprime une atmosphère sombre et purgatrice dont l'audience s'imprègne. Une expérience forte qui marquera les esprits et saura captiver le public.

A la croisée du post-rock, du rock et de la folk, Yindi Halda nous apporte alors un vent de fraîcheur et de légèreté sur la main stage, plongeant le public dans une ambiance onirique. On sort de cette prestation le sourire aux lèvres et alors que la nuit est tombée sur le Dunk!, on commence à sentir dans le public l'appréhension des derniers instants. Qu'importe, Arms and Sleepers sera une surprise dans cette ambiance de fin de festival. Bien décidés à conclure cette journée en apothéose, le groupe livrera une prestation electro intense, qui fera danser l'ensemble des festivaliers réunis sous la Stargazer Stage.

Alors que les derniers instants du Dunk! Festival approchent, le public se dirige vers la Main Stage qui accueille Russian Circles, ultime concert de cette édition 2016. D'entrée l'ambiance en impose. Submergés par un nuage de fumée dont on distingue vaguement les silhouettes, la performance de Russian Circles est massive et maîtrisée, à la hauteur de la réputation de ces patrons du post-metal. On notera d'ailleurs le contraste entre l'énergie colossale qui se dégage de leur musique et leur côté particulièrement statique sur scène, mais après tout ça reste ce à quoi on s'attend: une performance massive et particulièrement maîtrisée qui laisse tout le monde d'accord.

Alors que les dernières notes résonnent encore, la scène ce vide et laisse place à une ultime inscription :
Dunk! Festival 2017, 25, 26, 27 mai.
Le rendez-vous est pris.

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